ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 453 - 01/04/2003

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Afrique australe
Les mines terrestres hantent toujours la région


VIE SOCIALE


Les mines terrestres ne sont pas chères et évitent une confrontation directe. Mais...

La menace des mines antipersonnel a atteint un point critique dans le monde, et il est peu probable qu’on trouve assez de fonds pour s’en débarrasser. De plus, malgré les tentatives de les interdire (comme le traité d’Ottawa), il n’y a pas beaucoup de chances d’y arriver un jour.

Ces mines sont conçues pour mutiler, non pour le tuer. Elles sont posées pour ralentir et incommoder. A la rigueur, on pourrait accepter cela pendant une guerre; mais le vrai problème se pose après la guerre, quand toutes ces mines restent à l’abandon.

Hugh Morris, directeur opérationnel de Mine-Tech Zimbabwe, une compagnie internationale basée à Harare et spécialisée dans le déminage, affirme: «C’est dans les situations d’après-guerre, quand les réfugiés commencent à revenir chez eux, que ces “soldats en sommeil” commencent leur œuvre destructrice. Ils font obstacle au développement, mutilent des femmes et des enfants innocents, et leurs victimes ne sont jamais celles auxquelles ils étaient destinés».

Le financement du déminage posera toujours problème, car il n’y aura jamais assez d’argent pour cela. Le déminage est une opération lente et coûteuse. Peu de pays en ont les moyens, et certainement pas les pays de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), dont la plupart sont pauvres. Ces pays sont donc obligés de demander l’aide des Nations unies, tout en s’efforçant de s’attaquer eux-mêmes au problème dans la mesure de leurs moyens.

Les gens qui vivent dans les régions infestées par ces mines — en particulier les régions frontalières comme au Mozambique, au Zimbabwe, en Zambie, en Angola, au Congo-RDC, etc. —doivent apprendre à vivre avec ces champs de mines qui les entourent. Mais il faudrait leur enseigner des techniques de marquage. Ainsi, même si on n’a pas les moyens financiers pour le déminage, ces gens apprendraient à vivre mieux avec cette menace. Les régions frontalières de ces pays, en effet, ont été parsemées de mines lors des différentes guerres de libération qui ont eu lieu et lors d’insurrections de rebelles.

Quelques opérations de déminage

Mozambique — En 1993, la Mine-Tech a inspecté le district de Gorongosa et la province de Sofala, et, en 1994, 9 autres districts de la province de Manica. Elle y a organisé 25 sessions de conscientisation pour les habitants et les réfugiés revenus chez eux. Dans la province de Sofala, les ponts, les points d’eau, les puits de forage, les carrières de gravier, les voies de chemin de fer et les routes ont été déminés en 1995. En 1996, à Cahora Bassa, eut lieu le plus grand projet de déminage au monde, impliquant lignes électriques, routes et voies de chemin de fer, ainsi que la réserve naturelle de Gorongosa. Ont été ainsi déminés 56 km de routes.

Zimbabwe — En 1994, une opération de déminage sur des terrains frontaliers de 766 km de long et 15 km de large, on a enlevé 5.800 mines et autres engins explosifs. D’autres opérations de déminage ont eu lieu en 1995.

Angola — Un bon nombre de routes ont été déminées entre 1995 et 1996.

Mais tout cela n’est que la pointe de l’iceberg et des tas de mines sont toujours là dans les champs de la région de la SADC, empêchant les communautés de ces régions affectées de travailler à leur développement si nécessaire.

  • Augustine Deke, Zimbabwe, janvier 2003 — © Reproduction autorisée en citant la source

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