ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 455 - 01/05/2003

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Malawi
Demandeurs d’asile et sécurité


REFUGIES


Les réfugiés des pays voisins en guerre font mainmise sur les entreprises
et s’engagent dans des affaires louches et illégales,
que les autorités ont bien du mal à maîtriser...

Ces dernières années, le Malawi a été confronté à l’afflux de réfugiés et d’étrangers illégaux à qui on attribue la hausse de la criminalité et qui se sont lancés dans les affaires sans les permis requis.

Le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) reproche au gouvernement trop de lenteur dans l’admission des demandeurs d’asile. En réponse, le gouvernement fait remarquer que certains réfugiés du camp de Dzaleka, le camp principal de réfugiés au centre du Malawi, font du transport avec des minibus et des taxis qui leur appartiennent. Ils se sont aussi engagés dans des entreprises d’import-export, derrière le dos du gouvernement. Certains Malawites seraient de connivence avec eux pour contourner la loi.

L’administration du trafic routier (RTD) a confirmé qu’elle avait lancé une campagne pour contrôler les véhicules soupçonnés d’appartenir à des étrangers. Jomo Mkandawire, directeur de la RTD, indique que, ces derniers mois, on a saisi 20 minibus et taxis appartenant à des étrangers. Cependant, il admet volontiers que dépister ces étrangers est un vrai cauchemar, parce qu’ils gèrent leurs entreprises sous le nom de leurs employés malawites: «Nous avons réussi à mettre la main sur des véhicules; mais ils sont enregistrés sous le nom de Malawites. Nous avons dû demander l’aide de la police».

D’autre part, le département de l’immigration au ministère de l’Intérieur fait remarquer que les étrangers ont aussi des droits et qu’ils sont libres de gérer leurs affaires au Malawi pour autant qu’ils y aient résidé légalement durant sept ans de façon non interrompue.

David Kamilonjo, directeur en chef de l’immigration, explique: «Si les étrangers suivent les procédures, ils ont le droit fondamental de se lancer dans des affaires légales». Comme preuve, il cite la loi sur les permis d’entreprises pour les immigrants: la loi 15/015 section PRP 1986. Mais il y a un problème, ajoute Kamilonjo: «La loi est claire sur les droits des étrangers, mais elle ne dit rien concernant les étrangers qui épousent des femmes malawites afin de pouvoir gérer des affaires dans le pays avant d’avoir parachevé les sept années obligatoires de résidence».

Le point de vue du HCR

Le HCR affirme que l’administration des demandeurs d’asile incombe au gouvernement du Malawi, signataire de plusieurs conventions internationales concernant le statut des réfugiés. Michael  Owur, représentant du HCR au Malawi, dit que son bureau n’agit qu’en tant que conseiller du gouvernement. «L’administration des demandeurs d’asile est l’affaire du gouvernement. Le Malawi a ratifié la convention de l’ONU pour la protection des réfugiés. Il a donc accepté d’accorder l’asile aux personnes qui fuient les persécutions pour des raisons politiques ou religieuses».

C’est pour cette raison qu’a été formé un comité technique, comprenant le département de l’immigration, la police, le ministère de la Santé, le Commissariat pour l’alerte aux désastres et le HCR, afin de contrôler les problèmes des demandeurs d’asile.

Où en est la situation pour le moment? Le Malawi, qui depuis son indépendance n’a jamais connu de guerre interne, a assisté, ces dernières années, à un afflux de réfugiés et d’étrangers illégaux venant du Congo-RDC, du Rwanda, du Burundi et d’autres pays. Les citoyens trouvent que le gouvernement devrait faire quelque chose pour ces personnes qui entrent dans le pays sans documents. Ils se préoccupent surtout de la hausse de la criminalité, notamment des vols de voitures et des car jackings, qu’ils mettent au compte des immigrants illégaux.

En décembre dernier, le gouvernement a annoncé une révision de la loi sur l’immigration, afin d’éliminer les échappatoires dans le contrôle des étrangers qui essayent de contourner la loi actuelle.


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