ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 456 - 15/05/2003

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Tanzanie
Le financement du terrorisme international


MONDIALISATION


La mondialisation a permis à la population de la Tanzanie d’améliorer son niveau de vie.
Mais en même temps, elle a mené au terrorisme mondial, 
grâce aux facilités de financement et aux transactions financières par delà les frontières

Beaucoup sont convaincus que les attaques terroristes du 7 août 1998 contre les ambassades américaines de Dar es-Salaam (Tanzanie) et de Nairobi (Kenya) et celles contre le World Trade Center et le Pentagone aux Etats-Unis, le 11 novembre 2001, n’auraient pu se produire sans un financement venant de sources étrangères.

Ensuite, en novembre 2002, il y a eu l’attentat de Mombasa et les menaces contre les intérêts touristiques de Zanzibar. Eradiquer le fléau de ces organisations terroristes demandera pas mal de temps. Ainsi par exemple, quand l’an dernier la Tanzanie a promulgué sa loi antiterroriste, certains musulmans ont prétendu que cette loi voulait museler leur religion. Et cela, malgré les explications données par le gouvernement et l’assurance que cette loi n’avait aucune intention de menacer des groupes religieux spécifiques.

Le gouvernement soulignait que le terrorisme n’était lié à aucune religion particulière ou à un pays particulier, mais qu’à la suite des attaques à la bombe à Nairobi et à Dar es-Salaam, il était important que des mesures préventives et punitives soient prises par tout gouvernement responsable.

Dans la foulée des attentats aux Etats-Unis, le Conseil de sécurité de l’Onu a insisté pour que soit rédigée une liste des organisations engagées dans le financement des activités terroristes. Beaucoup de pays l’ont fait, et cela signifie que la Tanzanie et les Etats-Unis font maintenant partie d’une coalition mondiale, unie dans la même lutte contre le terrorisme et son financement.

Partenaires dans la lutte

Dans un discours sur “L’argent du sang et le financement du terrorisme”, l’ambassadeur américain en Tanzanie, Robert Royall, a dit aux membres du Parlement à Dodoma: «Nous sommes fiers d’être votre partenaire dans cet effort, et je vous remercie de tout cœur de m’avoir donné l’occasion de vous présenter quelques idées sur le financement du crime, surtout sur le blanchiment de l’argent».

La Tanzanie a montré sa volonté de lutter contre le blanchiment d’argent et a pris la tête du mouvement dans la région en accueillant le Groupe anti-blanchiment d’argent en Afrique orientale et australe (ESAAMLG,  Eastern and Southern Africa Anti-Money Laundering Group) et son secrétariat à Dar es-Salaam. Chaque membre du groupe est appelé à établir un comité multidisciplinaire anti-blanchiment, qui fonctionnera comme conseiller de son gouvernement pour établir une politique à ce sujet et s’attaquer aux problèmes légaux et financiers.

Les premiers pays à se joindre au groupe ont été la Tanzanie, le Kenya, l’Ouganda, l’Afrique du Sud, la Namibie, le Malawi, le Mozambique, le Botswana, le Lesotho, le Swaziland, Madagascar et le Zimbabwe. L’ESAAMLG est dirigé par un conseil composé des ministres des Finances et de la Justice de ces différents pays, qui se réunit chaque année. La Tanzanie a déjà formé son comité, comprenant des membres de la Tanzanie continentale et de Zanzibar.

Selon le ministre tanzanien des Finances, Basil Mramba, la formation d’un groupe de travail interministériel pour s’attaquer aux problèmes de blanchiment d’argent, est un grand pas en avant pour combattre ce fléau en Tanzanie. Le blanchiment d’argent, dit-il, et les délits qui y sont liés, surtout le terrorisme, sont un phénomène mondial qui affecte tous les pays à des degrés différents: «Le blanchiment d’argent peut créer une instabilité économique et empêcher les gouvernements de prendre des décisions économiques et fiscales appropriées. Si on n’arrive pas à éradiquer ce problème, ou du moins s’y attaquer sérieusement, les organisations criminelles peuvent accumuler un grand pouvoir politique et financier, qui pourrait saper la paix nationale et les systèmes démocratiques».

Le 26 août 2002, l’ambassadeur Royall a signé un plan d’action stipulant que la Tanzanie et les USA se donneront toute l’assistance technique nécessaire pour élaborer des plans stratégiques, pour identifier, investiguer et engager des poursuites judiciaires contre tout blanchiment d’argent et aussi pour améliorer l’efficacité des investigations de corruption.

Depuis lors, beaucoup de donateurs et de partenaires se sont dit intéressés à soutenir cet effort, notamment la Grande-Bretagne, le secrétariat du Commonwealth, le Programme mondial des Nations unies contre le blanchiment d’argent et le Groupe de travail financier contre le blanchiment d’argent (FATF).

Le gouvernement tanzanien est déterminé à établir une loi détaillée contre le blanchiment d’argent, en complément à la loi antiterroriste.


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