ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 457 - 01/06/2003

CONTENTS | ANB-BIA HOMEPAGE | WEEKLY NEWS


Guinée-Bissau
Crise généralisée


TENSIONS


Faute de moyens, les élections ont été reportées trois fois.
Appel à la communauté internationale pour éviter un embrasement général

L’entente scellée à Bissau, le 18 avril 2003, entre le gouvernement et les principaux acteurs sociaux révèle la “crise généralisée” dans laquelle le pays est plongé, et la volonté affichée des responsables d’en “sortir honorablement”.

Cette entente s’articule autour d’un consensus, fait au titre d’un “Conseil permanent de concertation sociale”, sur la nécessité de faire appel à la communauté internationale et aux pays amis, afin d’appuyer la Guinée-Bissau:

Le communiqué publié à cet effet précise que la réalisation de ces dispositions constitue «la condition indispensable pour sortir, de manière honorable, de la crise généralisée et pour sauvegarder les valeurs supérieures de la Nation». Il est signé par des représentants du gouvernement, de la Chambre de commerce et de l’industrie, et des deux principales centrales syndicales.

Il est la résultante d’une réflexion d’ensemble, faite par les structures les plus représentatives et les plus crédibles du pays, sur la situation économique et financière dans laquelle se trouve la Guinée-Bissau. Cette situation se caractérise par un retard notable dans le paiement des salaires des fonctionnaires et une accumulation de la dette intérieure de l’Etat à l’égard du secteur privé, dont les caisses sont maintenant vides. Cela a conduit le chef de l’Etat, Kumba Yala, à utiliser les fonds reçus récemment du Maroc et de la Chine pour éponger une partie des arriérés des traitements des travailleurs de l’administration.

Une Assemblée sans majorité

Le gouvernement actuel connaît un blocage d’autant plus grand, que les élections législatives de 1999 n’ont donné de majorité à aucun parti. Sur les 102 députés, le PRS (Parti de la rénovation sociale) du président Yala détenait 38 sièges, la RGB (Résistance de Guinée-Bissau) 29, et le PAIGC (Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert) 25. Les huit autres sièges étaient répartis entre cinq autres petits partis.

Une telle physionomie ne permettait au gouvernement de faire adopter un projet de loi qu’en s’associant avec l’une des deux formations rivales. Si cela a été possible au début de la législature, depuis environ deux ans c’était devenu pratiquement impossible. C’est ainsi que la loi des Finances a été rejetée, et le projet de budget de l’Etat non exécuté. La coalition de l’opposition a conduit le président Yala à dissoudre ce Parlement, vers la fin de l’an 2002, et à convoquer la population à de nouvelles consultations. Mais, faute de moyens, ces élections ont été reportées à trois reprises.

Risques d’embrasement

Il est pourtant impératif qu’un nouveau législatif voie le jour, sinon le pays risque de connaître un embrasement général et de devenir un nouveau foyer d’instabilité en Afrique de l’Ouest. Ce qui serait catastrophique pour le pays — qui traîne déjà les séquelles du conflit politico-militaire des années 98 et 99 — et pour ses voisins.

L’appel de Bissau mérite d’être sérieusement pris en considération, quitte à le conditionner par un contrôle rapproché de la gestion des fonds qui seront mobilisés. L’avenir des populations est à ce prix. Elles croulent déjà sous le poids d’une morosité économique et financière énorme, alors que le pays recèle des ressources multiples et présente des conditions relativement faciles pour son décollage.


SOMMAIRE FRANCAIS | ANB-BIA HOMEPAGE | WEEKLY NEWS


PeaceLink 2003 - Reproduction authorised, with usual acknowledgement