ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 458 - 15/06/2003

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Zambie
La survie dans le secteur informel


ECONOMIE


La crise sociale croissante et le haut niveau de chômage, poussent des travailleurs indépendants
à se lancer dans l’informel. La pauvreté galopante a atteint 80% des 10,3 millions d’habitants

Le problème le plus important de la Zambie est celui des jeunes qui quittent l’école et qui errent dans les rues. Beaucoup, n’ayant plus les moyens de continuer leur formation, se sont retrouvés engagés dans des activités diverses, qui apportent un petit revenu leur permettant de subvenir à leurs besoins quotidiens.

Lors d’un atelier de sensibilisation des médias, qui s’est tenu aux “Ibis Gardens”, à Chisamba près de Lusaka, le directeur général de l’Education technique, la formation professionnelle et l’esprit d’entreprise (TEVETA), le Dr Patrick Nkanza, a dit aux journalistes: «Suite au déclin de l’économie ces dernières années, le marché du travail a vu une augmentation des gens qui s’engagent dans le secteur informel. Plus de 70% de la main-d’œuvre active sont engagés dans des activités du secteur informel, alors que le développement de l’emploi dans le secteur formel est sur le déclin et continuera à décliner dans les prochaines années».

Il a fait remarquer que le secteur informel est actuellement la plus large base du développement humain en Zambie et que, ces dernières années, le gouvernement a commencé de grandes réformes pour incorporer cette importante partie de la population qui vit des activités dans ce secteur.

Une nouvelle politique

La nouvelle politique, visant à donner une formation technique, professionnelle et d’entreprise (TEVET), a vu le jour en 1998. Auparavant, le gouvernement prêtait plus d’attention au secteur formel, fournissant une formation à ceux qui allaient achever le secondaire. La nouvelle politique élargie TEVET comporte trois aspects:

«Ce qui est plus important», explique Nkanza, «cette nouvelle politique veut aussi assurer le concept d’équité, en offrant les mêmes possibilités à tous les citoyens, sans distinction de race, de tribu, de sexe, d’origine ou de situation financière. La priorité est donnée à ceux qui vivent à la campagne, pour qu’ils aient les mêmes facilités de formation que ceux des centres urbains. Ce concept d’équité dans l’offre de la formation permettra de maximaliser le potentiel de travail dans tout le pays».

Les défis

Nkanza fait aussi remarquer qu’un défi important pour la TEVET est celui de préparer les Zambiens à un monde en perpétuel changement. Cette façon de penser est totalement différente de celle qu’ils avaient jusqu’ici, lorsque le monopole dans le système formel de l’éducation revenait à la formation technique et professionnelle.

Si la formation technique et professionnelle vise les emplois dans le secteur formel, en plein déclin, le secteur informel, lui, intègre un grand nombre de jeunes et de femmes dont la plupart n’ont aucune formation spécifique requise par le secteur formel.

Lors d’une intervention sur «L’esprit d’entreprise et le développement du secteur informel», une directrice de la TEVETA, Mme Alice Kombe, a déclaré aux journalistes qu’actuellement le secteur informel est surtout un phénomène urbain. Environ 75% des opérateurs de ce secteur vivent dans les villes. Et elle a précisé: «Le commerce semble être l’activité prédominante. L’artisanat prend également une place importante. Un petit nombre seulement travaille dans le secteur industriel».

Il est évident que les autorités ne peuvent pas ignorer ce secteur.

  • Moses Chitendwe, Zambie, mai  2003 — © Reproduction autorisée en citant la source

 


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