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Malawi |
ELECTIONS
Les partis ont déjà commencé avec vigueur la campagne
pour les élections présidentielles et législatives qui auront lieu l’an prochainBien que la date des élections présidentielles, législatives et locales n’ait pas encore été fixée, les femmes politiciennes ont commencé à réfléchir ensemble pour voir comment augmenter leur nombre à l’Assemblée nationale et faire entendre leurs voix.
Depuis les premières élections multipartites de 1994, le nombre des femmes parlementaires et des femmes ministres est resté très bas, signe du manque d’enthousiasme à leur donner plus d’impact dans les positions de prises de décisions. La culture traditionnelle, qui place les femmes dans une position de soumission dans la société, est souvent accusée de faire obstacle à leur avancement politique.
Sur les 193 sièges au Parlement, 17 seulement sont occupés par des femmes. Le cabinet de 39 membres ne comprend que huit femmes ministres. L’avenir politique des femmes se présente donc plutôt mal, tout comme dans les autres secteurs de la société, soient-ils privés ou publics. Peu de femmes, bien qu’elles aient prouvé leur capacité, ont des postes de direction.
Des femmes politiciennes de premier plan sont déterminées à insister pour qu’il y ait plus de femmes au Parlement. Elles conseillent vivement aux partis au pouvoir et de l’opposition de préparer le terrain pour les femmes lésées.
Il est temps d’agir
Selon Faustace Chirwa, directrice exécutive du groupe de pression Women’s Lobby, le Parti du Congrès du Malawi (MCP) et l’Alliance pour la démocratie (AFORD), tout comme le Front uni démocratique (UDF, au pouvoir), ont subi des pressions pour qu’ils aident les femmes parlementaires à conserver leurs sièges, que des hommes voudraient bien leur enlever: «Nous savons que nous devons faire face à un énorme défi, car les hommes veulent dominer et ils sont impitoyables».
Faustace Chirwa n’est que le fer de lance de cette campagne. Loveness Gondwe, vice-présidente d’un autre groupe de pression, le Women’s Caucus in Parliament, est convaincue que, si on ne fait rien, le nombre des femmes au Parlement continuera à baisser, car les partis préparent déjà les élections et choisissent leurs candidats. «Le Caucus, dit-elle, est un groupe de travail pour faire pression sur les exécutifs nationaux de tous les partis du pays, pour garantir leur siège aux femmes politiciennes et augmenter leur nombre au Parlement lors des élections de l’an prochain».
Leurs craintes ne font qu’amplifier, surtout depuis que Kate Kainja, politicienne chevronnée, a perdu son siège à cause d’un incident qualifié de «outrage à la Cour». Un autre incident avait déjà mis en évidence la répugnance de certains à donner une chance aux femmes. Seodi White, coordinatrice nationale des femmes juristes de l’Afrique australe (WILSA), avait été nommée vice-présidente d’un nouveau parti assez agressif, le Mafunde. Le gouvernement la menaça de poursuites judiciaires, soutenant qu’elle devait choisir entre la politique et l’engagement dans des causes humanitaires. Cette femme prometteuse a dû abandonner sa carrière politique.
Cependant, certains hommes haut placés sont convaincus de la nécessité de la présence de femmes dans des postes d’influence. L’un d’eux, Dan Msowoya, de l’opposition AFORD, dit: «Les femmes doivent être motivées et c’est ce que chaque parti devrait faire. Il devrait y avoir une politique délibérée d’incorporer un nombre raisonnable de femmes dans tous les partis».
La situation des femmes politiciennes malawites confirme les conclusions d’une étude commanditée par le British Council sur l’efficacité et l’inclusion des femmes en politique. L’étude a été faite dans 8 pays: Zambie, Zimbabwe, Malawi, Tanzanie, Kenya, Ouganda, Erythrée et Ethiopie. Le rapport final indique que les partis ne choisissent les femmes qu’en dernier ressort. Habituellement, elles ne sont pas engagées dans les activités quotidiennes du parti, sauf pendant les élections, pour faire campagne et danser pour les candidats mâles. Si une femme commet une faute, elle est bien plus mise en vedette que si elle avait été commise par un homme. L’étude parle en faveur des politiciennes qui, déclare-t-elle, sont moins corrompues que les hommes et s’occupent plus des besoins de leurs circonscriptions.
- Hobbs Gama, Malawi, avril 2003 — © Reproduction autorisée en citant la source