ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 459 - 01/07/2003

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Kenya
L’Eglise dénonce l’insécurité


EGLISES


L’insécurité s’accroît. L’Eglise dénonce les attaques contre son personnel.

En avril, le ministre kényan de la Sécurité interne, M. Chris Murungaru, déclarait que la sécurité était assez satisfaisante et que le taux de criminalité avait baissé de 50% durant les 100 premiers jours du nouveau gouvernement de la coalition nationale (NARC): «Les cas de meurtres, de vols, de viols et de banditisme ont diminué énormément et, maintenant que la réforme de la police est en route, on peut s’attendre à ce qu’ils diminuent encore plus».

Cette déclaration n’a cependant pas convaincu tout le monde, vu les actes de violence continuels perpétrés contre les gens. Même le personnel de l’Eglise n’est pas épargné.

Quelques exemples. Le 11 avril, un gang de car-jackers attaque un prêtre catholique, l’abbé Martin Macharia Njoroge, de la paroisse de Saint Xavier de Nairobi, à Zimmerman, à environ 15 km de la capitale, où il conduisait un séminariste. Ils tirent plusieurs fois sur le prêtre, qui succombera à ses blessures le 16 avril, à l’hôpital Aga Khan à Nairobi. — Dans la nuit du 12 avril, trois prêtres de la paroisse de Christ Roi (Embakasi, Nairobi) sont attaqués et dévalisés. — Le 16 mars, Sœur Anna Nanjala, de la congrégation des Ursulines, est tuée par des bandits dans le diocèse de Lodwar, dans le nord, tout près de la frontière avec l’Ouganda.

Les autorités ecclésiastiques ont réagi vivement à ces attaques. L’archevêque de Nairobi, Raphael Ndingi Mwana A’Nzeki, a déclaré que l’insécurité vient du fait qu’il y a «trop d’armes dans de mauvaises mains». Il a conseillé aux autorités d’inspecter les véhicules entrant au Kenya venant des pays avoisinants. Après la mort de Sœur Nanjala, l’évêque de Lodwar, Mgr Patrick Harrington, a rappelé le caractère sacré de la vie humaine: «Personne ne peut s’arroger le droit de détruire la vie d’un autre être humain. Nous voulons la sécurité, maintenant. Gouverner ne signifie pas seulement donner des conférences, lutter pour des postes et chercher à se faire photographier. Le premier devoir minimal d’un gouvernement est d’assurer la sécurité des citoyens et des résidents. Les Turkana (la population locale) réclament ces droits fondamentaux».

L’insécurité dans le nord

D’autres aussi ont abordé ce problème. Le 31 mars, alors qu’il lançait un livre intitulé “Un profil des armes légères et de l’insécurité dans la région du nord du Kenya”, M. Chris Murungaru a promis que le gouvernement intensifierait ses efforts pour assurer la sécurité dans ces districts et amplifier le développement du cheptel et d’autres moyens de subsistance.

Ce livre donne un rapport détaillé de la prolifération des armes dans les régions du Turkana, Marakwet, Pokot et Samburu, renommées pour le vol de bétail. L’auteur espère que les conclusions du livre amèneront les autorités et les partis intéressés à trouver des solutions durables à ce problème, telles que le permis de port d’armes et des restrictions au trafic de fusils et d’autres armes légères. Il faut éradiquer le culte des armes qui ne cesse de s’accroître dans le nord et dans d’autres parties du pays.

L’auteur reconnaît que l’Eglise a un grand rôle à jouer dans la lutte contre la prolifération des armes dans les communautés pastorales. «Le Conseil national des Eglises du Kenya (NCCK) et le Conseil conjoint des chrétiens de l’Ouganda (UJCC) ont lancé un projet commun pour promouvoir la paix et la réconciliation. Ceci inclut le développement et la sécurité des frontières entre le Kenya et l’Ouganda».

Le 15 mars, le Kenya s’est joint à d’autres pays engagés à combattre la prolifération des armes légères, en brûlant 7.224 armes. Le vice-président Michael Kijana Wamalwa, qui présidait la cérémonie, déclara: «La lutte contre les armes illicites est une tâche ardue. Si nous voulons la sécurité et la prospérité de nos populations, nous devons trouver une solution à ce problème».

La campagne est-elle un succès? Dans son éditorial du 23 avril, le journal Daily Nation pense que non. Il rappelle qu’en moins d’une semaine trois personnes ont été abattues par des gangsters dans le quartier des Eastlands à Nairobi, une indication claire du niveau d’insécurité dans la ville. «En pratique, la campagne pour débarrasser la ville de mauvais éléments semble échouer. Le peu qu’on avait gagné dans le passé, a été vite perdu.».

  • Francis Njuguna, Kenya, mai 2003 — © Reproduction autorisée en citant la source

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