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Malawi |
ECONOMIE
L’auteur met le doigt sur deux sujets qui inquiètent beaucoup le Malawi cette année:
l’économie et la gestion des ressources d’eau du paysL’économie
Le Malawi est confronté à un terrible dilemme économique à cause de la suspension de l’aide financière de la part de ses donateurs traditionnels et de la sécheresse qui a mis plus de 3 millions de gens dans un besoin urgent d’aide alimentaire. Ce qui fait craindre de nouveaux problèmes à venir.
Un bulletin économique mensuel publié par la Banque nationale du Malawi affirme que cette année le Produit national brut (PNB) a de nouveau chuté de 1,8%, alors qu’il avait déjà diminué de 1,5% l’an dernier. Cette récession est due à la stagnation économique, aux hauts taux d’intérêt et d’inflation, à des dépenses non contrôlées, à la famine, au gel de toute aide financière et à la fermeture définitive d’entreprises. Au cours des huit dernières années, plus de vingt grandes entreprises ont dû fermer. Selon le bulletin, le gouvernement a renouvelé son engagement de freiner les dépenses. Il soutiendra le budget par des ressources venant d’un impôt domestique et non plus de donateurs, et coupera les dépenses excessives. Mais, bien que la perception des taxes semble être satisfaisante, le pronostic à long terme n’est pas très encourageant: le budget serait largement dépassé.
L’économie du pays étant basée sur l’agriculture, la croissance économique de l’an prochain dépendra beaucoup des pluies. Si celles-ci sont normales, l’économie pourrait s’accroître de 2%, indique le bulletin. Mais cette bonne nouvelle est insuffisante, car ce chiffre est loin des 6% nécessaires pour alléger la pauvreté.
La situation économique est mal en point. Ses donateurs ont refusé de continuer leur aide à cause de son indiscipline financière, de son refus de se conformer aux réformes structurelles, de la mal-gouvernance, de la corruption au plus haut degré et de son intolérance politique. Le gouvernement britannique ne débloquerait les fonds pour soutenir le budget 2002/2003 que si le gouvernement améliore son contrôle fiscal.
En même temps, l’Union européenne (UE) a demandé au Malawi de rembourser une forte somme que le gouvernement aurait mal utilisée. Cet argent avait été destiné à la construction de la route Chileka–Blantyre. L’UE accuse le gouvernement de ne pas avoir suivi la procédure d’adjudication des contrats. Ainsi, de l’argent s’est «perdu» dans des circonstances douteuses. Le gouvernement a accepté de rembourser l’argent, mais rien n’a encore été fait.
La gestion de l’eau
Le Malawi possède d’abondantes ressources en eau et le lac Malawi est le quatrième plan d’eau douce en Afrique. Malgré cela, il se trouve à la dernière place dans l’Index de gestion des eaux de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). Cet index a été développé par des experts du Conseil mondial de l’eau (WWC) et des chercheurs du Centre pour l’écologie et l’hydrologie du Royaume-Uni. Au niveau mondial, Haïti a été classé comme le pire gestionnaire des ressources hydriques, alors que le Japon et les USA sont classés comme “médiocres”.
L’Indicateur de pauvreté en eau (WPI) classe 147 pays selon cinq différents critères: les ressources, l’accès, la capacité, l’usage et l’impact environnemental. Ces critères définissent les meilleures et les pires situations de l’eau. En plus du Malawi, l’Ethiopie, l’Erythrée, le Tchad et le Bénin sont plutôt mal cotés.
La situation dangereuse du Malawi quant à l’approvisionnement en eau, est attribuée à sa pauvreté: 65% de la population vivent dans des régions rurales avec moins d’un dollar par jour. Selon la presse locale, le ministre de l’Eau, Ben Mbewe, reconnaît que les conclusions du WPI sont exactes: la carence en eau potable dans le pays est due à la pénurie de revenus. Mais il souligne que c’est seulement depuis 1997 que le Malawi a commencé à prêter à l’eau l’attention qu’elle mérite. Une grande partie de la population n’a pas encore accès à une eau vraiment potable.