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EGLISE
En se donnant rendez-vous à Dakar du 1er au 12 octobre 2003,
les évêques du continent africain entendent faire de la capitale sénégalaise
le lieu d’un nouveau départLes évêques catholiques se réunissent à Dakar pour préparer une présence plus marquée dans les événements d’Afrique et du monde, et dans l’Eglise universelle. Si en 1969, à Kampala, le pape Paul VI les appelait à être leurs propres missionnaires, ce début du troisième millénaire les interpelle à élargir leurs champs d’action et à rendre plus effective et plus opérationnelle leur présence.
Une telle ambition commande une restructuration de l’organisation dans laquelle ils évoluent, intitulée “Symposium des Conférences épiscopales d’Afrique et Madagascar” (SCEAM ). Les mutations globales du monde (marquées par une mondialisation néo-libérale unipolaire) et leur incidence sur la mission évangélisatrice de l’Eglise, les multiples situations conflictuelles sur le continent africain, les ravages de la faim, de la malnutrition et des maladies (dont le paludisme, la tuberculose et singulièrement le sida), une tendance de plus en plus notoire vers une certaine unité africaine, de même que l’organisation et le développement même des Conférences épiscopales nationales et régionales d’Afrique, exigent que soient revus de fond en comble les structures et le mode de fonctionnement du SCEAM.
Nouvelle vision
Tout en gardant les anciens objectifs, notamment l’animation, la coordination et l’unité entre les membres, un grand nombre d’entre eux estiment, selon un document officiel du SCEAM, qu’il faut les placer dans une nouvelle optique, en tenant compte des principes suivants:
1. Considérer le Synode spécial pour l’Afrique, tenu à Rome en 1994, comme un nouveau point départ: ses options, ses orientations et ses directives constituent un phare qui doit éclairer la mission de l’Eglise en Afrique.
2. Faire de la solidarité pastorale et de l’Eglise famille de Dieu les deux axes de l’action du Symposium.
3. Concevoir le SCEAM comme une structure de liaison et de coordination entre les Conférences épiscopales:
- qui inspire, encourage, propose, suggère et coordonne plus qu’elle ne produit;
- qui fait faire plus qu’elle ne fait actuellement;
- qui fait réfléchir ensemble sur les défis et les enjeux de l’évangélisation en Afrique;
- qui fait, au niveau continental, ce que les Conférences régionales et nationales ne peuvent pas faire à leur niveau.
4. Considérer le SCEAM comme un observatoire de la vie de l’Eglise en Afrique, qui s’efforce de coordonner par une action concertée les initiatives pastorales “dispersées” sur le continent.
5. Faire du SCEAM un lieu d’analyse des défis de l’évangélisation et d’étude des besoins de l’Eglise, de même que de toutes les situations susceptibles d’influer positivement ou négativement sur son ministère. Dans une telle vision, le SCEAM doit impérativement et harmonieusement intégrer deux dimensions de son action:
a) au service de la base, pour aider les Conférences épiscopales nationales et régionales à remplir leur mission et se faire relayer par elles;
b) au niveau continental, pour faire travailler la base par des forums ou des sessions d’études.
Ainsi l’Eglise en Afrique prendra connaissance des réalités et défis africains, ce qui lui permettra de parler d’une façon plus pertinente et crédible.
Fonctionnement adéquat
Cette vision demande un fonctionnement qui se situerait plutôt à la base. Le rôle du SCEAM serait donc de mobiliser la base et de la coordonner par des rencontres dont les résultats lui seraient remis pour usage et compétence au niveau continental. Il lui reviendraient de droit la représentation continentale et l’expression de l’Eglise africaine dans les problèmes d’intérêt continental ou mondial, sans préjudice des prérogatives du Saint-Siège.
Le SCEAM conserverait les mêmes structures qu’aujourd’hui à savoir:
- l’Assemblée plénière qui réunit, tous les trois ans, tous les évêques du continent — privilégiant la connaissance mutuelle des membres et l’échange des expériences pastorales et des situations des Eglises locales;
- le Comité permanent, qui regroupe les présidents des Conférences épiscopales régionales, avec mission de préparer les assemblées plénières et d’en exécuter les décisions;
- le Conseil de présidence, avec un président et deux évêques assistants des trois zones linguistiques: anglophone, francophone et lusophone;
- le secrétariat général – organe de liaison avec les Conférences épiscopales – avec un secrétaire général et deux adjoints des trois zones linguistiques;
- le Comité pour les affaires intérieures africaines (CAIA), dont le rôle demeure celui de s’impliquer dans les pays en conflits et envers les Conférences épiscopales en difficultés avec les gouvernements de leurs pays;
- les départements internes, qui sont: le CEBAM-BICAM (Centre biblique pour l’Afrique et Madagascar), le CEPACS (Comité épiscopal panafricain pour les communications sociales) et le COMITHEOL (Comité théologique); on leur confierait la mission d’organiser des sessions régionales avec les structures compétentes des Conférences épiscopales.
A ceux-ci, s’ajouteraient deux autres départements: celui de “Justice et Paix”, compétent pour les prises de position dans ce domaine; et celui de l’“Evangélisation”, chargé d’étudier les défis et enjeux de l’évangélisation en Afrique, et responsable aussi de la liaison entre le SCEAM et tous les missionnaires africains dans le monde.
Cette nouvelle vision de SCEAM devrait entraîner:
- la création, au sein de chaque Conférence épiscopale régionale et nationale, d’une commission chargée des relations avec le SCEAM;
- l’établissement d’un échange d’idées et d’informations entre le Conseil de présidence et les Conférences épiscopales;
- l’organisation de programmes de visites (de réconfort, de sympathie, de travail) du Conseil de présidence aux évêques des divers pays.
Autonomie et partenariat
Dans le cadre de la vision décentralisée telle qu’envisagée, il serait expédient d’envisager l’animation, par le SCEAM, d’associations continentales de prêtres diocésains, de religieux, religieuses et laïcs qui, à intervalles réguliers, échangeraient, au niveau continental, sur des problèmes et défis de l’évangélisation en Afrique. Représentées dans les assemblées plénières du SCEAM, ces associations devraient cependant jouir d’une grande autonomie.
C’est dans ces mêmes termes d’autonomie et de partenariat qu’il faudrait envisager les relations du SCEAM avec des organismes oeuvrant en Afrique, tout en relevant d’autres instances internationales, comme Caritas–Afrique et l’OIEC-Afrique (Organisation internationale de l’éducation catholique).
Au plan financement des activités ordinaires du SCEAM, la formule jugée la plus équitable serait qu’il soit opéré au prorata du nombre des évêques ou des diocèses, c’est-à-dire qu’il soit demandé la même somme à chaque diocèse.
- Justin Mendy, Sénégal, septembre 2003 — © Reproduction autorisée en citant la source
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