ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 463 - 01/10/2003

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Zambie
Mauvais traitements d’enfants


ENFANTS


Le spectre hideux des mauvais traitements d’enfants refait son apparition

Les écoles islamiques pour de jeunes garçons de 6 à 12 ans poussent comme des champignons à Lusaka, capitale de la Zambie, et dans ses alentours, soi-disant pour développer leurs compétences intellectuelles. Mais cela consterne le gouvernement aussi bien que les parents ou les gardiens des enfants.

La misère, qui pousse les parents au bord du désespoir, ne leur laisse d’autre choix que d’envoyer les enfants dans ces prétendues académies. Fondées au nom de l’islam, certaines attirent des centaines de jeunes qui vivent dans la pauvreté. Ils viennent en grande partie des régions rurales et des agglomérations urbaines.

La ministre zambienne du développement de la jeunesse, Gladys Nyirongo, a récemment ordonné la fermeture, à Lusaka, de deux écoles islamiques non agréées. Beaucoup de garçons recrutés par ces écoles venaient de Luapula, dans le nord, et des provinces du nord-ouest, et étaient maintenus dans des conditions infectes. Ils ont raconté les traitements inhumains qu’on leur infligeait dans ces établissements, au lieu de la bonne éducation religieuse promise, avec au premier plan l’enseignement de l’arabique et de l’anglais. Le propriétaire de l’école, un Asiatique, et ses complices sont d’ailleurs souvent appelés à comparaître au tribunal de première instance, régulièrement accusés de loger les enfants dans des conditions inhumaines.

Une autre institution, gérée par une organisation non gouvernementale, est aussi sujette à la surveillance du ministre, Mme Nyirongo. Elle est écœurée de voir les conditions insalubres, incompatibles avec la dignité humaine, dans lesquelles les enfants doivent vivre. Certains garçons se sont plaints devant les inspecteurs ministériels de mauvais traitements de la part des propriétaires de l’école.

Jetons un coup d’œil dans un de ces établissements, une école islamique, Faiz-El-Abrar. Elle a été découverte récemment à Lusaka, dans l’agglomération Chaisa. Il y avait 280 garçons, de 4 à 10 ans, vivant dans des conditions illégales. Il semblerait que ces garçons, logés dans ce qu’on ne pourrait qualifier que de prisons, y reçoivent un entraînement à des actions terroristes. Vêtus de la tunique et de la calotte islamique, les enfants ont raconté qu’ils voulaient quitter le centre, car on leur donnait de la nourriture infecte et il leur était interdit de parler une langue locale. Tout manquement à la règle était puni par des châtiments corporels administrés par leurs instructeurs. La police a arrêté les deux propriétaires. Le chef de police de Lusaka, Chendela Musonda, troublé par la façon dont les enfants étaient traités, avait ordonné une enquête pour découvrir ce qui se cachait derrière cette école.

D’autres cas de maltraitances d’enfants en très bas âge ont été rapportés aux autorités, entre autres, celui d’un entraîneur d’une académie de football.

L’écœurement de la population

Ces révélations ont révolté les citoyens de Lusaka et ils exigent du gouvernement de lourdes peines contre ces bourreaux d’enfants.

C’est avec cette toile de fond que la représentante de l’UNICEF en Zambie, Stella Goings, a demandé au gouvernement un rapport sur la mise en œuvre de la Convention des Nations unies pour les droits des enfants, se servant de ce critère pour attirer plus d’aide financière de la part des donneurs. Elle a aussi demandé à la société de participer davantage à la protection des droits des enfants.

Dans l’application de cette Convention, la Zambie devrait rendre publics ses difficultés et ses résultats.


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