ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 463 - 01/10/2003

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Malawi
La campagne «Sauver le chambo»


ECOLOGIE


Le lac Malawi, célèbre pour ses 900 espèces uniques de poissons, risque de perdre ses “chambo”
à cause de sa surpêche. Cet article est une mise à jour de celui publié par le même auteur
dans ANB-BIA, nº 384, du 15/2/2000
(http://www.peacelink.it/anb-bia/nr384.html)

 Le poisson constitue la principale source de la consommation de protéines, mais les experts de la pêcherie disent que le chambo, ou tilapia, qui constitue les deux-tiers des 700 espèces, a disparu des eaux du lac Malombe, au sud du lac Malawi, longtemps renommé pour ses grosses prises.

A Mpemba, territoire du chef Mponda, district de Mangochi, on a lancé un programme appelé «Campagne de conscientisation pour sauver le chambo»: 1.500 alevins ont été versés dans le lac Malawi et 5.000 autres dans le lac Malombe. Ils avaient été élevés au Centre national d’agriculture de Domasi, région de Zomba. Si on leur laisse le temps d’atteindre le poids d’au moins un kilo, ils devraient rapporter une prise de 1,5 tonnes. La campagne vise toute la région de pêche le long des plages de Mangochi (sud), de Salima et de Nkhotakota (centre) et de la baie de Nkhata (nord).

Selon les chiffres officiels, les prises de chambo ont commencé à diminuer depuis 1993.

Production estimée pour le lac Malombe  
( malombe.html)

Pourquoi cette disparition?

La version officielle attribue cette diminution à la surpêche, à l’emploi d’un équipement inadéquat et au 

non-respect des aires de reproduction. Mais les responsables reconnaissent cependant que des facteurs naturels jouent aussi un rôle important.

Il y a quatre ans, un désastre écologique avait menacé d’exterminer les espèces rares de poissons dans le lac: un grand nombre avait mystérieusement disparu. On identifia deux facteurs: le premier était une accumulation de produits toxiques dans le lac, le second fut appelé «processus naturel»...

Les scientifiques travaillèrent sans arrêt avec le ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement, pour trouver des raisons plausibles à cette disparition rapide. D’autres efforts étaient faits par le Projet pour la préservation de la biodiversité du Malawi-Nyassa, dans le cadre de la Communauté de développement de l’Afrique australe/Section environnement global (SADC/GEF ). Rappelons que l’UNESCO a désigné le lac Malawi comme un centre international de conservation de la vie marine, parce qu’il contient des espèces de poissons uniques au monde. Une grande partie des efforts pour la conservation de la biodiversité est dirigée à partir du Cap Maclear.

Faisant partie des 14 pays de la SADC, le Malawi est chargé de la coordination des pêcheries de l’intérieur, en plus de la sylviculture et de la faune. L’objectif principal du SADC/GEF est d’améliorer les écosystèmes du lac Malawi et des autres grands lacs de l’Afrique, y compris le lac Tanganyika et le lac Victoria.

Selon le Dr Tonny Ribbink, pionnier du programme de recherche, la priorité est donnée à l’aspect nutritionnel: il est vital d’assurer à la population une nourriture suffisante. Il faut trouver un juste milieu entre la croissance de la population humaine et les efforts de conservation. Les défenseurs de l’environnement accordent aussi une grande importance au «Mbuna», une espèce décorative très rare, aux différentes couleurs, qui se reproduit autour des 13 îlots qui constituent le Parc national du Malawi. L’ensemble de ces 13 îlots couvre une surface de 94 km².

Le projet SADC/GEF a été lancé en 1995: «Notre but est d’éduquer les communautés vivant dans les zones de conservation, dit le Dr Ribbink. Même si l’on aime prendre de gros poissons, le meilleur moyen de préserver notre héritage est de conserver précieusement nos lacs».


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