ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 464 - 15/10/2003

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 Guinée-Bissau
Des acquis préservés


POLITIQUE


Les engagements pris dernièrement avec l’extérieur
par le régime déchu du président Kumba Yala, renversé le 14 septembre dernier,
ont été repris par les auteurs du putsch

C’est avec réalisme que le “Comité militaire pour la restauration de l’ordre constitutionnel et démocratique” (CMROD), issu du coup d’Etat militaire du 14 septembre, entend conduire les destinées du pays, notamment en ce qui concerne les engagements pris avec les structures de l’extérieur. Il veut ainsi épargner au pays un nouveau plongeon dans le système de boycott dans lequel la communauté internationale l’avait immergé après la guerre civile de juin 1998 à mai 1999.

Attitude révisée

Depuis quelques mois, en effet, les bailleurs de fonds avaient commencé à réviser leur attitude, jadis fort négative, vis-à-vis du régime pourtant issu d’élections démocratiques transparentes: législatives en novembre 99 et présidentielles en janvier 2000. Dès lors, un certain nombre de chantiers étaient en voie de réalisation qu’il serait suicidaire d’arrêter.

Victime d’un isolement général de la part de ses bailleurs internationaux, la Guinée-Bissau commençait à sortir de cette situation par l’établissement de programmes de paiement d’échéances et d’engagements qu’en mai dernier, ses plénipotentiaires (ministres, ambassadeurs, consultants) avaient réussi, au prix de lourds efforts, à faire admettre au Fonds monétaire international. Ceci avait entraîné aussi la fin du blocage de la part de la Banque mondiale, que cette institution avait imposé à ce pays quelques années auparavant.

L’Union européenne, dont l’hostilité à la Guinée-Bissau était manifeste, avait également entamé d’améliorer ses relations avec elle, notamment en maintenant les accords de pêche pour la période 2001-2006, alors qu’elle était sur le point de les dénoncer. En même temps, elle prévoyait le financement d’un programme d’entretien routier à hauteur de 30 millions d’euros.

Coopération multiple

De manière particulière, un groupe français décidait de démarrer des activités touristiques de grande importance dans la zone de Varela (à une cinquantaine de kilomètres de Bissau), célèbre pour ses plages, et dans les îles Bijagos, au large de la capitale.

Un groupe suisse, pour sa part, a négocié, au mois d’août dernier, le financement d’un projet de mise en valeur des ressources agricoles sur près de 100.000 ha: 50.000 ha pour la production et la transformation du cajou, de canne à sucre, de sucre et de mélasse, et 45.000 ha pour la production de palmiers à huile en vue de la fabrication de graisse végétale. L’exploitation de 85.000 ha de forêts devait entraîner la production de bois, de papier et de planches pour la construction de logements. La coopération suisse représentait un investissement global de 500 millions de dollars.

Un programme d’équipement négocié avec les Etats-Unis devrait permettre d’améliorer les infrastructures aéroportuaires, d’équiper les hôpitaux et d’acquérir des vedettes de surveillance côtière, afin de protéger les côtes très poissonneuses.

Avec un groupe indien, la mise en place du dispositif pour l’exploitation des phosphates a déjà démarré.

De grands espoirs

A ces initiatives, il faut ajouter un important portefeuille de projets que la BAD (Banque africaine de développement) et la Banque mondiale étaient en train d’élaborer pour permettre à ce pays d’assurer son décollage économique et social.

Le règlement de sept mois d’arriérés de salaire, lié à la relance du secteur privé et que la Banque mondiale avait décidé d’appuyer, fait partie de l’action de redressement déjà entreprise. Il figurait sur l’agenda du régime défunt qui, le 18 août dernier, faisait appel à la communauté internationale pour l’aider à redresser une “crise généralisée” (voir ANB/BIA du 1er juin 2003).

La décision de la nouvelle équipe de préserver ces acquis économiques et financiers, voire de les renforcer, avec un gouvernement civil apolitique encadré par des militaires assurant la stabilité, devrait placer le pays dans une orbite de développement accéléré, compte tenu des richesses énormes dont il dispose.


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