ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 464 - 15/10/2003

CONTENTS | ANB-BIA HOMEPAGE | WEEKLY NEWS


Ouganda
L’Ouganda et l’IGAD


RELAT.INTERNAT.


Les relations plutôt fragiles entre Ouganda et Soudan se transforment en une bataille diplomatique au sein de l’IGAD.

L’Ouganda craint que le Soudan — qui occupe actuellement le poste de président et de secrétaire général de l’IGAD — n’utilise de son influence au sein de l’IGAD pour le forcer à négocier un règlement du conflit qui afflige le nord du pays depuis plus de 17 ans.

Kampala devrait accueillir, en octobre, le prochain sommet de l’IGAD (Autorité intergouvernementale pour le développement) et en prendre la direction. Mais voilà, l’Ouganda doit encore payer des arriérés qui se montent à $2,6 millions: il ne peut évidemment pas accueillir ce sommet tant qu’il n’aura pas payé ses contributions.

Ainsi, James Waphakabulo, ministre ougandais des Affaires étrangères, a demandé à son Parlement de débloquer $425.000 pour payer la contribution annuelle ougandaise à l’organisation.

L’Ouganda craint que le Soudan ne se serve de l’IGAD pour intervenir dans le conflit ougandais. Il y a eu des signes en ce sens, au sommet de l’IGAD à Khartoum (du 1er au 3 septembre), quand on a traité le problème des personnes déplacées dans la région. Le Premier ministre adjoint ougandais, le gén. Moses Ali, chargé notamment des réfugiés et des situations de désastre, estime à un million le chiffre actuel des déplacés dans les zones de conflit en Ouganda.

Le mandat de l’IGAD est de résoudre, gérer et prévenir les conflits, ainsi que de combattre la désertification dans six pays de l’Afrique de l’Est. Il est très actif dans ses tentatives pour résoudre la guerre civile au Soudan. Cependant, certaines remarques de l’ambassadeur soudanais, Sirajuddin Mohammed, comme quoi l’insurrection dans le nord de l’Ouganda serait «un problème politique qui requiert une solution négociée», font craindre aux responsables que l’attention ne se concentre maintenant sur l’Ouganda.

Les rebelles ont encore accru leur pression. Une vague coalition, appelée “Armée de coalition nationale ougandaise”, qui inclurait des membres de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) et de l’Armée populaire de l’Ouganda, a demandé une solution par médiation. Une déclaration signée par un certain major Majik a été distribuée dans le nord et l’est du pays.

L’image de l’Ouganda à l’étranger

Pour résoudre ce problème dans le nord, le président Yoweri Museveni ne voit que la solution militaire, et il a menacé d’augmenter fortement les effectifs de ses forces armées. Mais on fait actuellement pression sur lui pour arriver à une solution négociée du conflit. En ce moment, la position politique de l’Ouganda est affaiblie dans la région. Des rapports du ministère des Affaires étrangères indiquent que l’implication de l’Ouganda dans les conflits régionaux a terni l’image du pays sur le plan international et qu’il faudra trimer pour l’améliorer.

La réputation de l’Ouganda dans le monde souffre aussi du fait qu’il ne semble pas être sincère dans ses accords bilatéraux. En mars 2002, l’Ouganda et le Soudan s’étaient accordés pour arrêter toute aide aux rebelles, et le Soudan avait même permis aux troupes ougandaises de poursuivre les rebelles de la LRA sur son territoire. Aujourd’hui, le Soudan accuse l’Ouganda de continuer à aider les rebelles de l’Armée populaire de libération du Soudan (SPLA). Il s’est notamment alarmé quand la SPLA, lors d’une opération clandestine, a kidnappé des citoyens soudanais à Kampala.

De plus, l’Ouganda n’a pas honoré ses engagements financiers envers les organisations régionales et internationales. Selon le ministre des Affaires étrangères, le pays doit encore quelque $7,5 millions à des institutions telles que l’Organisation du bassin de la Kagera et l’IGAD, ce qui a empêché l’Ouganda de participer effectivement à ces groupes régionaux. Il est très important que ces arriérés soient payés, dit M. Waphakabulo, sachant fort bien qu’il faudrait «rationaliser la participation aux groupes régionaux en vue d’atteindre la rentabilité dans les affaires étrangères».


SOMMAIRE FRANCAIS | ANB-BIA HOMEPAGE | WEEKLY NEWS


PeaceLink 2003 - Reproduction authorised, with usual acknowledgement