ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 464 - 15/10/2003

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 Zambie
Avertissements


ECONOMIE


Après 39 années d’indépendance,
le pays est toujours empêtré dans un gâchis économique
causé par des années de malversations.

Lors de son indépendance, le 24 octobre 1964, la Zambie pensait avoir hérité d’une économie florissante, forte et toujours croissante, grâce au boom du cuivre des années 1960. Selon l’économiste Danny Kafuli, cette dépendance quasi totale vis-à-vis du cuivre avait convaincu les Zambiens que leur économie était stable, malgré le fait qu’un jour ces réserves devaient s’épuiser.

Aujourd’hui, des cris d’alarmes s’élèvent. Il est vrai que la Zambie est un grand pays, avec un bon climat, de bonnes terres arables et de l’eau, et qu’elle jouit d’une stabilité politique enviable. Mais le ministre de l’Agriculture, Mundia Sikatana, fait remarquer que, sur les plus de 50 millions d’hectares de terres arables, 6 millions seulement sont cultivés pour le moment. «Les Zambiens dépendent trop des dons. Ils devraient se suffire à eux-mêmes et ne pas dépendre d’une aide extérieure alors qu’ils ont tant de choses», a-t-il affirmé.

Les économistes zambiens reconnaissent l’importance de l’agriculture, le pays n’ayant pas d’industrie notable. Par le biais de son représentant, Owusu Nyanin, la Banque mondiale a fait savoir que, si le gouvernement a des stratégies bien claires, elle est prête à financer le programme agricole: «La Banque mondiale est prête à donner son aide pour que la Zambie diversifie son économie, qui dépend principalement du cuivre».

Il y a 26 ans, le père fondateur de la Zambie, Kenneth Kaunda, insistait déjà sur l’importance pour chacun de travailler dur, car c’est la seule façon de se libérer du joug de la pauvreté. Et pourtant, les Zambiens crient encore à la misère et veulent être payés plus que ce qu’ils produisent.

Le Forum national

Un exemple. En septembre dernier, les fonctionnaires se sont mis en grève, réclamant une augmentation des allocations de logement. Pourtant, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale avaient clairement affirmé qu’ils ne débloqueraient pas d’argent pour payer des fonctionnaires improductifs. Il était prévu que la Zambie bénéficierait d’une réduction de sa dette extérieure de $3,8 milliards, à condition que le pays ait réalisé, au 31 décembre 2003, les accords pris et acceptés, y compris le gel des salaires. Le président Levy Mwanawasa a alors convoqué un Forum national, conviant tous les partis politiques de l’opposition, la société civile, les dirigeants des syndicats et les responsables gouvernementaux, afin d’aplanir et résoudre les problèmes litigieux, et poursuivre ainsi les programmes de développement.

Mwanawasa a rappelé à ses concitoyens: «Les Zambiens doivent mettre fin à leurs déclarations destructives dans les médias et collaborer positivement au développement national. La Zambie ne dépend que de nous. Personne d’autre ne bâtira la Zambie ni la délivrera des chaînes de la pauvreté». Mais il reste beaucoup à faire pour que la Zambie acquière un vrai sens de l’économie. Cela ne se fera qu’avec la coopération de tous les Zambiens, quelle que soit leur affiliation politique.

Le 24 octobre, la Zambie célèbrera le 39ème anniversaire de son indépendance, mais le pays est encore empêtré dans un gâchis économique causé par des années de malversation. La question qui se pose maintenant est: les Zambiens sont-ils prêts à faire des efforts consciencieux pour résoudre les problèmes qui troublent le pays, au niveau économique, politique et social?


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