ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 465 - 01/11/2003

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 Afrique
A la recherche d’investissements de l’étranger


DEVELOPPEMENT


L’Afrique australe a des atouts pour attirer les investissements;
mais comment les développer?

La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) est sous pression pour attirer plus d’investissements en vue d’augmenter la croissance économique de la région. En effet, la performance économique de l’Afrique du Sud n’a pas été fameuse; elle n’a attiré qu’un taux d’investissements de 16,25% de son produit intérieur brut (PIB), bien en dessous du taux espéré de 25% à 30%, qui aurait stimulé une croissance annuelle de 5% à 6%.

Un rapport préparé par le secrétaire exécutif de la SADC, le Dr Prega Ramsamy, met en exergue les avantages de la région SADC comme destination d’investissements. Ce rapport, intitulé: «Bilan 2003 du commerce, de l’industrie et des investissements de la SADC», montre qu’en général l’Afrique, comparée aux autres parties du monde, est toujours un bénéficiaire marginal des investissements directs étrangers (FDI -ndlr: Investissements nets effectués en vue d’acquérir un intérêt durable — normalement 10% ou plus des actions donnant droit de vote —, dans une entreprise exploitée dans un pays autre que celui de l’investisseur). Les investissements dans le continent ont stagné depuis plusieurs années. En moyenne, selon le Dr Ramsamy, la part globale des rentrées des FDI pour l’Afrique est restée entre les 0,5% et 2,5%, contre 80% dans l’Asie du sud-est et entre 10% et 17% en Amérique latine.

Dans les pays membres de la SADC, le taux d’investissements à long terme a été inégal: certains pays ont connu des succès significatifs, alors que d’autres se battent pour y arriver. L’Afrique du Sud, centre économique de la SADC, est la première pour attirer ces investissements.

La SADC a-t-elle des atouts?

Bien que riche en ressources minérales, l’Afrique, généralement parlant, reste un continent pauvre, à cause des conflits armés, de la corruption et du VIH/sida, qui rendent les investisseurs méfiants. La SADC ne fait pas exception. Le Dr Ramsamy rappelle cependant que la région, avec ses 14 membres, est richement dotée d’abondantes ressources agricoles, minérales et humaines, et qu’elle compte environ 208 millions d’habitants. Il y a donc là un marché pour des investisseurs potentiels.

D’après le rapport, c’est l’agriculture qui joue un rôle prépondérant dans l’économie de la SADC, représentant 35% de son PIB: 70% de la population dépendent de l’agriculture pour sa nourritre, ses revenus et l’emploi. De plus, l’agriculture constitue environ 13% du total des exportations et environ 66% de la valeur totale du marché inter-régional. Il y a donc beaucoup de possibilités d’investissement dans le domaine alimentaire, les agro-industries, l’industrie de l’habillement et le textile, ainsi que dans le commerce.

La région de la SADC possède également de vastes ressources minérales très diversifiées, notamment des métaux précieux et de base, des minéraux industriels et des pierres précieuses. Elle contient de grandes réserves de certains minéraux les plus précieux au monde, dont beaucoup, selon le rapport, n’ont pas encore été exploitées à fond -– un encouragement pour tout investisseur!

D’autres possibilités insuffisamment exploitées qu’offrent les pays de la SADC, sont les destinations touristiques qui attirent toujours plus de monde et qui sont prêtes à être développées.

Que font les gouvernements?

Selon le Dr Ramsamy, la SADC représente un petit marché, plus petit que celui de la Turquie et environ 1/5 du marché des Etats-Unis. Mais dans le contexte africain, dit-il, son PIB global ($187,7 milliards en l’an 2000) est plus du double de celui de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

La région s’efforce maintenant de faire croître ses avantages concurrentiels pour les FDI, en intensifiant la coopération entre les pays membres. Plusieurs protocoles de commerce ont été signés, dans le but de concentrer les efforts sur des domaines clés: la stabilité macro-économique, la libéralisation du commerce, le développement des infrastructures et la paix dans la région.

On s’est rendu compte que les économies des pays membres prises individuellement ne sont pas assez fortes pour favoriser une large gamme d’investissements productifs et durables. Il est donc nécessaire de faire de la SADC un seul marché élargi. Cela lui donnera un volume qui rend l’investissement et le commerce intéressants.

Paix et stabilité

Personne ne songerait à investir dans des pays politiquement instables. C’est pourquoi les chefs d’Etat et les gouvernements de la SADC ont adopté en mars 2001 une structure pour promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité. En même temps, le groupe a voulu garantir que le système économique et politique assure à toutes les populations les mêmes chances, sur base d’égalité et de bénéfices mutuels. Des problèmes, tels que la consolidation des principes démocratiques, le gouvernement de droit, la responsabilité, les droits de l’homme et une gouvernance participative, font partie de ces efforts.

La principale contrainte dans ce rêve d’attirer un afflux massif de FDI, est l’état lamentable des infrastructures, qui afflige la plupart des Etats membres. La majorité de ces pays n’ont pas d’accès à la mer, ce qui rend le transport dans la région très onéreux. En vue de remédier à cette situation, les Etats membres se sont lancés dans un programme de privatisation massive des transports et des entreprises de communications appartenant à l’Etat. Ils espèrent ainsi accroître le rôle du secteur privé et attirer des investissements privés dans ces secteurs.

Malheureusement, toutes ces belles paroles à propos du développement de la SADC restent en grande partie des propos en l’air. Trop de dirigeants continuent à dépenser sans compter pour des choses non prioritaires (p.ex. pour des voyages àl’étranger ou dans le pays) aux dépens de priorités comme l’éducation et la santé.

  • Frank Jomo, Malawi, septembre 2003 — © Reproduction autorisée en citant la source

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