ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 465 - 01/11/2003

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  Ouganda
Une balance commerciale préoccupante


ECONOMIE


S’il veut améliorer son avenir commercial,
l’Ouganda doit d’abord réduire son déficit commercial
qui se monte à 1 milliard de dollars...

Selon le professeur Edward Rugumayo, ministre du Commerce, la stratégie actuelle est de continuer le commerce avec l’Occident, en profitant de dispositions comme la Loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique (AGOA) des Etats-Unis, tout en s’orientant vers d’autres marchés, tels que le Marché commun de l’Afrique australe et orientale (COMESA), la Communauté de l’Afrique orientale (EAC) et les principaux pays en développement.

Les relations avec certains pays en développement ne sont pas toujours des plus faciles. Lors de la réunion cette année de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le président ougandais Yoweri Museveni s’est attaqué à l’Inde, qui a refusé d’alléger la dette de l’Ouganda et fermé son marché aux produits ougandais, alors que l’Ouganda importe constamment ses produits.

L’Ouganda s’est aussi engagé dans de longues négociations avec la Chine qui impose encore de lourdes taxes sur le café ougandais et d’autres produits agricoles. La Chine, toutefois, a augmenté ses investissements en Ouganda et établi un partenariat avec le gouvernement ougandais. Quelques boutiques en Chine vendent maintenant le café ougandais.

La politique commerciale

Dans ses relations commerciales avec d’autres pays, l’Ouganda donne souvent l’impression d’adopter une attitude pro-occidentale. Ce qui est plutôt étrange, car sa politique officielle est de chercher des alliances avec les pays en développement et d’améliorer les relations commerciales avec ces pays. Cela veut dire qu’elle s’efforce de leur faire réduire les taxes imposées sur les produits ougandais.

Les responsables ougandais craignent l’AGOA, tout en reconnaissant qu’ils en profitent. L’AGOA, en effet, pourrait saper l’agriculture, un secteur précisément qui aiderait le pays à développer son économie. Le coton utilisé dans les usines ougandaises pour des tissus exportés aux Etats-Unis, par exemple, est actuellement importé d’Amérique! Mais ils s’inquiètent aussi de l’escalade des tarifs douaniers des pays de l’Union européenne par le biais de la TVA.

L’Ouganda veut absolument développer son commerce pour surmonter un déficit commercial qui ne cesse de monter. C’est un sujet de grande inquiétude, car le gouvernement la situation actuelle n’attire pas les investisseurs.

Selon un rapport confidentiel du ministère des Finances et du planning économique, à cause de la faiblesse de son commerce, l’Ouganda n’a pas pu bénéficier de l’Initiative pour les pays pauvres très endettés (PPTE). Sa dette externe a atteint un niveau insoutenable, à cause d’une exportation défaillante, et l’initiative PPTE n’aime pas ça!

Un faible commerce extérieur provoque une pénurie de devises fortes. Le gouvernement ougandais a ainsi été obligé de suspendre le service de la dette à ceux qui ne sont pas membres du Club de Paris. Si cette pénurie s’amplifie, il pourrait en résulter un retour à la politique du contrôle des devises étrangères, car on aura besoin d’argent pour le service de la dette.


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