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EGLISES
Le 8 octobre a été lancé à Nairobi un important document,
qui pourrait inspirer aux Eglises africaines une charte œcuménique
pour le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD)Un document de six pages, intitulé «Avant-projet d’une charte œcuménique», a été rédigé à la fin de la réunion œcuménique consultative du 6-8 octobre, à laquelle participaient des représentants des Eglises, de Conseils chrétiens nationaux et d’organisations chrétiennes régionales et sous-régionales.
Organisée par la Conférence des Eglises de toute l’Afrique (CETA) — un organisme religieux panafricain qui regroupe environ 120 millions de chrétiens de quelque 169 Eglises en 39 pays africains —la réunion était présidée par le secrétaire exécutif des relations et publications œcuméniques de la CETA, le Dr Comlan Prosper Deh, du Togo.
Un rôle vital
A la fin de la réunion, le Dr Deh a expliqué que le document serait présenté pour approbation à la 8ème Assemblée générale de la CETA, à Yaoundé, Cameroun, prévue les 22-27 novembre: «Ce document est une charte œcuménique pour le NEPAD. Il s’adressera aux Eglises en Afrique, où il pourra jouer un rôle vital dans l’élaboration des principes du NEPAD selon les points de vue de l’enseignement chrétien».
Dans son préambule, le document explique que l’idée de la charte fut soulevée en mars dernier, lors d’une consultation oecuménique panafricaine pour le NEPAD à Johannesburg, en Afrique du Sud, au cours de laquelle on avait décidé de développer une charte œcuménique «qui reflète les valeurs et les principes sur lesquels est basée notre spiritualité africaine et qui expriment notre foi chrétienne».
Les besoins
Dans son préambule, le document voit dans le NEPAD un pas dans la bonne direction, en tant qu’initiative prise par les chefs de gouvernement africains. Et il ajoute: «Cette initiative se concilie avec les promesses faites par les délégués africains à la conférence du Conseil mondial des Eglises de 1998, à Harare, Zimbabwe. On y accentuait notamment la nécessité:
- de reconstruire et de rebâtir les communautés, afin que tous puissent accéder à la plénitude de vie;
- de transformer les situations sociales et économiques;
- de rechercher la paix et la réconciliation;
- de cultiver les valeurs éthiques et une bonne intendance des ressources.»
Le document continue: «Nous accueillons avec joie les stratégies élaborées par les chefs d’Etat africains, surtout lorsque, passant en revue la place qu’occupe actuellement l’Afrique dans le monde, ils déclarent que “l’espoir des peuples africains pour une vie meilleure ne peut plus dépendre de la magnanimité des autres”. Nous sommes convaincus que la solution aux problèmes de l’Afrique viendra des Africains eux-mêmes, utilisant les ressources de l’Afrique. Toutefois, pour envisager un partenariat avec l’Occident, le NEPAD devra d’abord faire face au défi du partenariat mutuel».
Et de conclure: «En tant qu’Eglises en Afrique, nous avons le devoir de collaborer à la construction d’une nouvelle Afrique, loin de l’image de désespoir qu’elle présente aujourd’hui. Nous avons la mission de transformer nos institutions sociales et politiques, de réaffirmer les valeurs africaines et de faire en sorte que tous les Africains jouissent d’une vie d’abondance. Nous espérons que cette charte ne restera pas un bout de papier, mais qu’elle sera mise en œuvre par nous tous, dans nos groupements et nos Eglises. Nous croyons fermement que la semence que nous allons semer ensemble, tombera dans une terre fertile».
Quelques remarques
Dans un commentaire sur ce document, le directeur financier et administratif de l’CETA, M. Bright Mawudor, parlant au nom du secrétaire général, le rév. Mvune Dandala, fait observer que le NEPAD demande aux Africains de gérer et de diriger leur processus de développement, avec une large et profonde participation de tous les secteurs de la société; mais il ne dit pas grand-chose sur la mobilisation sociale que cela suppose.
Il dit: «C’est ici que l’Eglise peut intervenir et offrir sa force. Les Eglises membres de l’CETA regroupent plus de 120 millions de chrétiens, qui s’assemblent chaque dimanche dans 39 pays africains. Une telle force dans les mains de l’Eglise en Afrique peut permettre au NEPAD de faire d’énormes progrès, grâce à cette charte œcuménique».
Une charte, explique M. Mawudor, est une déclaration des principes et des objectifs d’une organisation. «Dans notre contexte, c’est une déclaration de principes par le mouvement œcuménique, afin de donner une signification spirituelle au processus du NEPAD et de compléter ainsi ses documents».
Rappelons que le NEPAD a été conçu pour résoudre les problèmes actuels que le continent africain doit aborder pour réduire les niveaux de la pauvreté, le sous-développement et la marginalisation. Tout cela demande des interventions radicales, menées par les dirigeants africains, pour développer une nouvelle vision qui garantira le renouveau de l’Afrique.
Ses objectifs prioritaires comprennent: éradiquer la pauvreté; mettre les pays africains, individuellement et collectivement, sur le chemin de la croissance et du développement durable; arrêter la marginalisation du continent dans le processus de la mondialisation; mettre en valeur son intégration complète et bénéfique dans l’économie mondiale; et donner plus de droits aux femmes.
- Francis Njuguna, Kenya, octobre 2003 — © Reproduction autorisée en citant la source
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