ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 467 - 01/12/2003

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 Malawi
Le FMI reprend son aide


ECONOMIE


Le FMI reprend l’aide financière au Malawi, bloquée depuis trois ans

Le 20 octobre, le Fonds monétaire international a repris le Malawi dans son Programme de réduction de la pauvreté et de croissance (PRGF), suspendu en 2000 suite à son indiscipline financière, le refus d’introduire des réformes structurelles, la mauvaise gouvernance, la corruption en haut lieu et l’intolérance d’opinions politiques différentes. Cela veut dire que le Malawi peut de nouveau faire appel à ses donateurs traditionnels pour une aide financière.

En décembre 2000, le FMI avait accepté le Malawi dans le PRGF, à raison de 55 millions de dollars pendant trois ans (2000-2003). Mais 8 millions seulement furent mis alors à sa disposition, le solde de 47 millions devant être versé dès que le Malawi se conformerait aux stipulations du PRGF.

Après l’annonce du 20 octobre 2003, le ministre des Finances, Friday Jumbo, déclarait aux journalistes que le FMI avait imposé un certain nombre de conditions, entre autres celle d’une discipline fiscale, c’est-à-dire que les dépenses doivent rester dans les limites des ressources du pays. Le gouvernement doit aussi veiller à la transparence de ses finances, respecter les règles et les limites pour les dépenses, et soumettre au contrôle de la Banque centrale le montant de la monnaie à imprimer.

En principe, le FMI a approuvé le déblocage de 9,2 millions de dollars et la reprise de l’assistance par le biais de l’initiative pour les Pays pauvres très endettés (PPTE). Il a également débloqué 6,6 millions pour que le Malawi puisse s’acquitter du service de la dette qu’il doit encore au FMI.

D’autres donateurs font de même

Dès l’annonce du FMI, d’autres donateurs, qui avaient aussi suspendu leur aide suite à l’action de Bretton Woods, ont repris leurs programmes d’aide. Ainsi, par exemple, le CABS (Common Approach to Budgetary Support), un groupement de pays donateurs européens, dont l’Union européenne, ont annoncé la reprise de leur aide budgétaire. Le CABS avait suspendu son aide en novembre 2001, donnant comme raison la corruption, l’intolérance politique et l’interférence dans le système judiciaire. Maintenant, le Malawi recevra une aide immédiate d’environ 5,7 milliards de kwacha (environs 47 millions d’euros).

Mais cette aide ne sera donnée, a bien indiqué le CABS , qu’à condition que le gouvernement contrôle rigoureusement les dépenses publiques et exécute les réformes structurelles des départements gouvernementaux, des parastatales, du secteur agricole et des fonctionnaires, en vue de la stabilité de l’économie. De plus, le CABS demande au gouvernement des garanties immédiates pour le remboursement de ses énormes dettes intérieures, qui se montent à 50 milliards de kwacha, et la mise en œuvre d’un nouveau système de gestion financière. Le CABS a ajouté que, avec le FMI, il ferait un contrôle trimestriel pour s’assurer que le gouvernement respecte toutes ces conditions. A défaut de quoi, toute aide serait de nouveau suspendue.

Le ministre des Finances a assuré l’ensemble des donateurs que le gouvernement observera toutes ces conditions et que son ministère fera tout son possible pour répondre à leurs exigences. Et il a précisé: «Tout le monde est prévenu que mon ministère sera bien plus vigilant qu’auparavant sur tout ce qui touche les finances. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser de nouveau échapper ce programme. Notre économie a atteint un niveau inquiétant».

Tout compte fait, c’est une occasion unique de sortir le Malawi de sa situation économique alarmante.


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