ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 468 - 15/12/2003

CONTENTS | ANB-BIA HOMEPAGE | WEEKLY NEWS


 Malawi
Ressortissants étrangers


REFUGIES


Le gouvernement  a lancé un nouveau recensement des réfugiés entrés dans le pays

La Commission d’assistance aux situations désastreuses a annoncé un nouveau recensement des réfugiés après que certains d’entre eux s’étaient enfuis du camp de Dzaleka, dans le district de Dowa, et infiltrés dans les communautés locales. On craint que beaucoup de ces réfugiés en fuite ne s’engagent dans des activités criminelles. C’est pourquoi le gouvernement les oblige à s’inscrire avant la fin de l’année; faute de quoi, ils seront déportés.

Ce recensement, fait en collaboration avec les autorités de l’immigration, est bénéfique pour le gouvernement et, à long terme, pour les réfugiés eux-mêmes, estime Lucius Chikuni, membre de la commission

A la nouvelle de cette mesure, les réactions ont été différentes. La plupart des Malawites s’en réjouissent car, disent-ils, cela va permettre d’identifier les malfaiteurs, et de réduire ainsi le taux de criminalité mise, ces derniers temps, au compte des ressortissants étrangers.

Mais d’autres sont mécontents, car ils n’apprécient pas la proposition que ces réfugiés puissent obtenir un permis de travail. Il faut en effet savoir qu’il y a déjà très peu d’emplois pour les Malawites eux-mêmes, surtout depuis la vente au secteur privé – actuellement largement contrôlé par des Asiatiques, surtout des Indiens – de plus de trente sociétés d’Etat.

M. Chikuni a pris la défense du statut des réfugiés. Selon la loi internationale, en effet, les réfugiés ont le droit de travailler. Et le Malawi n’est pas une île renfermée sur elle-même. En même temps, il promet aux Malawites que la commission expulsera tout étranger qui s’enfuit du camp de Dzaleka et qui refuse de se faire enregistrer de nouveau.

L’importance du contrôle des réfugiés

Actuellement, au Malawi, on compte près de 16.000 réfugiés et demandeurs d’asile, pour 11 millions d’habitants. D’après les services de l’immigration, beaucoup d’inscrits dans leurs registres sont des réfugiés économiques qui ont commencé leurs propres affaires et dont certains s’adonnent à des activités criminelles.

Les fonctionnaires du département d’assistance aux situations désastreuses disent qu’en général ils n’ont pas de problèmes avec les vrais réfugiés, contrôlés et ayant obtenu le droit d’asile, selon la Convention de Genève, signée par le Malawi. Ils confirment toutefois qu’ils rencontrent des problèmes avec les soi-disant demandeurs d’asile qui essayent d’entrer dans le pays.  Vrai ou faux, ils viennent surtout des pays des Grands Lacs — Rwanda, Burundi, Congo-RDC — et de la Somalie.

Un autre problème auquel le département de l’immigration est confronté, concerne les étrangers qui essayent d’obtenir un passeport malawite sous de faux prétextes. On a découvert des Zimbabwéens qui, aidés par des Malawites, ont essayé d’obtenir un passeport malawite par des moyens frauduleux. Des Nigérians aussi sont soupçonnés de s’adonner à la même fraude.

D’après Michael Owor, représentant résidant du HCR, tous les pays de l’Afrique australe sont confrontés au problème des réfugiés, et le Malawi n’est pas une exception. Son bureau, en collaboration avec les autorités de l’immigration aux postes frontaliers, tient sous contrôle la situation des demandeurs d’asile.

Au mois de mai dernier, un violent incendie sur le marché de Taifa, à Mzuzu, dans le nord du pays, a fait découvrir l’étendue des entreprises dirigées par des étrangers. Un nombre important d’entre eux, surtout des Tanzaniens, tient commerce à Mzuzu, à côté de quelques commerçants malawites. Le feu a détruit des marchandises pour une valeur de 500.000 dollars, ce qui a laissé sur le pavé au moins 5.000 commerçants étrangers, attendant une aide officielle pour recommencer leur commerce. Les autorités les ont aidés en leur donnant temporairement un bout de terrain.

Avec un peu de bonne volonté de part et d’autre, les vrais réfugiés et demandeurs d’asile seront les bienvenus au Malawi. Ce sont les faux éléments qui causent des problèmes.


SOMMAIRE FRANCAIS | ANB-BIA HOMEPAGE | WEEKLY NEWS


PeaceLink 2003 - Reproduction authorised, with usual acknowledgement