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LA SOCIETE CIVILE DU SUD KIVU :
Bureau de coordiation.

Coordination des associations de la société civile au sud kivu.

Le bureau de coordination de la Société Civile du Sud-Kivu est l'organe de
coordination des activités des associations de la société civile du Kivu.
Il est élu par l'assemblée générale des associations, pour un mandat de 3
ans. Il coordonne ainsi plus de 200 associations, réparties en 8
composants.

I. HISTORIQUE DE LA SOCIÉTÉ CIVILE.

I. 1. MOUVEMENT ONG AU KIVU.

Exception faite pour les ONG confessionnelles. C'est autour des années 198O
que voient le jour les gros des ONG du Sud-Kivu. Elles viennent suppléés à
l’état qui est en faillite.
Un certains nombre d'intellectuels s'organisent et lancent des ONGD
principalement d'appuis et celles d'initiatives locales de développement
(ILD).
Les domaines suivants seront privilégiés comme secteur d'intervention des
ONGD du Sud-Kivu :

- La promotion agricole
- L'éducation - formation
- La santé
- L'eau potable
- L'élevage
- Socio-économique
- Technologie appropriée et artisanat
- Écologie et environnement
- Droit de la personne etc.


Elles recevront dans cette entreprise l'appui d'un certain nombre
d'organisations du Nord.
Les principaux financement viendront de la Belgique, la Hollande et l'Allemagne.
Les ONG du Sud-Kivu auront comme mode d'intervention la participation
populaire dans la recherche des solutions aux problèmes cibles. On
utilisera alors les termes comme auto - promotion, développement endogène
autogéré.

Ainsi les ONG du Sud-Kivu accorderont une grande importance à la
participation populaire volontaire de manière à ce que les bénéficiaires
des actions entreprises se sentent responsabilisés, qu'ils considèrent les
réalisations comme leur propriété afin de les entretenir et de les
sauvegarder.

Cette implication de la population ferra que plusieurs personnes vont se
découvrir la vocation de monter des ONGD répondant mieux aux aspirations de
la base.

L'autre face de cette réalité est qu'à côté des ONGD bien structurée et
opérationnelle sur terrain, verront jours une bonne centaines d'autres
moins performants.

A l'heure actuelle, seules quelques ONGD (moins de 15) continuent à
recevoir le financement du Nord.

L'instabilité politique, la conjoncture économique difficile, la non
existante des banques, de téléphone et fax, le mauvais état des routes, ont
fait que les organisations de financement n'ont pas accompagné suffisamment
les ONGD du Sud-Kivu, appelé à répondre à plusieurs imprévus. D'où la
faillite, la mauvaise gestion etc. des plusieurs de ces organisations.

I.2. STRUCTURE DE RENFORCEMENT DES ONGD DU SUD-KIVU

Dans ce climat d'émergence de plusieurs ONGD, faisant souvent la même
chose, quelque fois sur le même espace géographique; il s'est avéré pour le
souci de coordination et d'efficacité, de créer un espace de renforcement
des structures des ONGD locale.

En 1989 verra le jour le Conseil Régional des ONGD du Sud-Kivu(CRONG).

A cette organisation sera assigné les objectifs suivants :

- Rechercher et diffuser les informations nécessaires à la promotion des ONGD.
- Servir de cadre de concertation et d'échange d'expériences.
- Défendre les intérêts des ONGD membres.
- Assurer des services communs aux membres.

II. LA SOCIÉTÉ CIVILE

La Société Civile du Sud-Kivu verra le jour à la veille de la Conférence
Nationale Souveraine. Initiée par les ONG déjà constituées en collectif
depuis 1989, elle comprendra 8 composantes représentant les forces vives
non affiliées aux partis politique et à la fonction publique.

Il s'agira des :

- Confessions religieuses.
- Associations à caractère économique et de développement.
- Corporations (ordre de médecin, avocats, infirmiers ...)
- Syndicats.
- Les associations savantes (groupe de réflexion, groupe de pression,
association de défense de droit de l'homme, ...).
- Associations sociales et culturelles (mutuelles, associations sportives,...).
- Associations philanthropiques (Rotary-club, Lions-club,...).
- Associations féminines.



Durant toute la Conférence, deux bureaux de coordination de toutes ces
forces vives vont fonctionner. Un à Kinshasa et l'autre à Bukavu.
Au lendemain de la C.N.S., les deux bureaux seront fusionnés à un seul
installé désormais à Bukavu.

III. ACTIVITÉS.

Les associations de la société civile vont entreprendre plusieurs activités:
1. Lancement du Journal éclaireur (Sort désormais de façon irrégulier par
manque de financement).
2. Vulgarisation des acquits de la Conférence Nationale Souveraine.
3. Organisation de la population contre des pratiques dictatoriales des
l'autorité civile et militaire cherchant à perpétuer la dictature de
Mobutu.
4. Conscientisation de la population pour sa prise en charge personnelle.
5. Installation dans toute la région des noyaux de rayonnement
démocratique...

Nous proposons d'expliquer plus longuement certaines de ces activités.

III. 1. Résolution des conflits.

Les conflits ouverts entre les populations dites autochtones et celles
dites rwandaises commencent au Sud-Kivu quand il faut envoyer des délégués
à la CNS. Avec la perspective de redistribution des cartes politiques,
plusieurs politiciens en mal du pouvoir et sans projet de société
convainquant vont chercher à utiliser les clivages ethniques pour s'arroger
le gros du pouvoir dans leurs entités administratives.

La tentative sera d'écarter certaines populations surtout rwandophones, les
taxant de nationalité douteuse.

La Société Civile, par ses composantes c'est-à-dire, par certaines ONG du
Sud-Kivu travaillant dans ces territoires à conflits : Kalehe, Kalonge,
Buhavu, Uvira, Fizi vont inclure dans leurs programmes le thème de la
résolution des conflits. Plusieurs forums de discutions et d'analyse vont
être initiés par le bureau de coordination de la Société Civile. Les
universités et instituts supérieurs de la région vont inclure dans leur
conférence le problème de la nationalité. Car à côté des populations
rwandophones de vieilles souches, on trouve un nombre croissant des
réfugiés voulant se faire passer pour zaïrois, et qui seront couverts par
leurs homologues rwandophones.

Que ça soit au Sud-Kivu comme à la Conférence Nationale souveraine, les
débats n'ont pas clarifié la situation et les affrontements ethniques ne
feront que prendre de l'ampleur.

Cfr. : Que se passe-t-il à Bunyakiri ?( expression du Groupe Jérémie du 12
Avril 1995).

Aujourd'hui plusieurs ONG engagées dans l'enseignement de la non-violence,
de la résolution des conflits, promotion de la coexistence pacifique, et la
réconciliation estiment que ce problème a été mal gérés par le regime
Mobutu et exploité par les nouvelles autorités de kigali et de Bujumbura.

III. 2. Distribution et redistribution de terre :


Le départ ou retour d'un certain nombre des populations rwandophones au
Rwanda crée des espaces pour les populations restantes et ouvre à d'autres
conflits de redistribution de terrains.

Le Kivu montagneux qui a eu à accueillir le gros des réfugiés est la partie
de la région du Kivu ayant une démographie alarmante. L'exemple de l'île
d'Idjwi est à ce point éclairant.

Avant la guerre au Rwanda, l'île qui mesure en moyenne 9O km de longueur et
4O km de large avec 34OO km2, avait une population 11O.OOO habitants. Avec
la guerre au Rwanda, il y a eu une augmentation de 41.2O1 réfugiés
recensés.

La densité de la population à Idjwi était déjà avant la guerre très
inquiétante pour une population rurale. Cet exemple montre bien que l'accès
aux ressources risque de poser des problèmes énormes à l'avenir. Ce cas
n’est malheureseument pas un cas isolé au Kivu.

III. 3. Droit de l'homme :

Plusieurs ONG du Sud-Kivu et la Société Civile en générale ont inclus
l'enseignement, la promotion et la défense des droits de l'homme dans leurs
programmes. Ceci s'explique par le fait que les violations des droits de la
personne sont répandues au Sud-Kivu.


L'avenir de nos populations passera nécessairement par des solutions
prenant en considération les droit des peuples, des cultures et des
individus.

IV. AUTRES CONSIDÉRATIONS.

IV. 1. Impartialité - Neutralité :

Dans les zones à conflit on ne peut être neutre. On peut et on doit essayer
d'être impartial.

La neutralité trop prônée par les partenaires du Nord n'est souvent qu'un
trompe-l’oeil. Dans une zone à conflit le choix des partenaires, l'appui
de telle action plutôt que de telle autre peut déjà pécher contre
l'impartialité.

IV. 2. Redéfinissions des rapports entre ONG du Nord et celles du Sud.

Malgré les efforts des ONG et de la société civile sous - régionale de se
professionnaliser et d'améliorer leur efficacité, leurs prises de position
par rapport aux problèmes de la sous - région ne semblent pas être pris au
sérieux. Les Ong partenaires du Nord servant de tamis des informations
venant de la région.
L'avenir de la sous - région étant ainsi en partie décidé à Paris, Bonn,
Bruxelles, ou Londres.. .D'où l'intérêt d'avoir un représentant au Nord
chargé de faire connaître la position des populations, surtout face aux
conséquences des conflits.


IV. 3. La Question des des réfugiés.


Avec l'arrivée massif des réfugiés Rwandais la société civile du Sud-Kivu,
plusieurs ONG ainsi que la population en générale ont montré leur
dévouement, leur compassion et leur impartialité face au drame rwandais.
Les forces vives ont accueilli avec la même générosité les deux vagues de
réfugiés composées de deux ethnies antagonistes. Mais très vite à cause de
l'ampleur du drame, les forces locales sont dépassées. L'arrivée des ONG
internationales avec des gros moyens et sans tenir compte des efforts
locaux ne va que marginaliser les forces vives du Sud-Kivu au risque des
frustrations. A travers la déclaration des forces vives du Sud Kivu, on
peut découvrir l'évolution des forces vives ainsi que les différentes
prises de positions.

IV. 4. La question des ONG Humanitaires internationales au Kivu.

Les ONG venues du nord pour le service des réfugiées étaient en majorité
des ONG Humanitaires. Leurs activités étaient en grand majorité dans le
domaine médical de l'urgence, Sanitaire, assainissements de l'eau, lutte
contre la malnutrition. Comme Méthodologie, ils s'adressaient aux masses et
non aux personnes. Ils utilisent des gros moyens mais éphémères, avec un
personnel étrangers prêt à partir au moindre rumeur. La majorité de ces ONG
n'avaient pas de programme à long terme. Ils sont venus pour l'urgence et
sont repartis après l'urgence.

Ils ont cependant fait du bon travail pour stabiliser la situation. Mais
ils n'ont pas pensé à rendre plus efficace les structures locales qui ont
reçus le contre coup de cette opération et qui sont appeler à gérer le
problème des réfugiés à long terme.

Les événements nous ont donné raison.


Rigobert Minani Bihuzo s.j
Représentant GJ et du Bureau de coordination
de la Société Civile du Sud-Kivu.

Ce texte a été écrit en novembre 1995. Il vient d’être mis a jour le 2
mars 1997.


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