ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 359 - 01/01/1999

CONTENTS | ANB-BIA HOMEPAGE | WEEKLY NEWS



Tanzanie

Associer les gens à la lutte


by Stephen Rweikiza, Tanzanie, novembre 1998

THEME = SIDA

INTRODUCTION

Le sida pourrait réduire radicalement l'espérance de vie dans la décennie qui vient.
Cela inquiète sérieusement la Tanzanie, qui fait partie des 15 pays
avec le taux le plus haut au monde de prévalence VIH
.

Il y a quelques mois, à Nairobi, Kenya, une conférence régionale sur le sida exprimait son inquiétude devant l'accroissement alarmant du sida, qui pourrait sérieusement affecter la croissance de la population dans la région. Le sida cause d'immenses souffrances et de nombreux décès sur le continent. Avec une personne sur quatre à être infectée, le Botswana détient le triste record dans ce classement.

Si l'on en croit un rapport récent de la Banque mondiale, le sida dépasse la malaria et les autres maladies comme cause principale de la mort des adultes dans la tranche d'âge de 15 à 49 ans, dans plusieurs pays africains. Le rapport mentionne qu'en décembre dernier, près de 8 millions d'enfants sont devenus orphelins à cause du sida. Devant cette situation alarmante, la Banque mondiale a mis sur pied un système de soins, au meilleur rapport efficacité- prix, pour le nombre toujours croissant de sidéens en Tanzanie, Uganda et Botswana.

Tanzanie - peu de contrôle

Il est regrettable que, malgré l'accroissement du sida, très peu n'ait été fait en Tanzanie pour contrôler l'expansion des MST, liées au sida, ainsi que pour la prise de conscience de ces maladies et leur traitement.

L'existence du VIH/sida en Tanzanie est connue depuis plus de 10 ans. Pour amplifier et fortifier la réponse nationale au sida et aux MST, on a initié il y a cinq ans la "Strategie nationale contre le sida".

Les cas rapportés sont très peu nombreux, si on les compare à ceux qu'on connaît déjà. Il semblerait qu'un cas seulement sur cinq soit enregistré dans le pays, à cause de la difficulté du diagnostic et d'autres facteurs.

Le Programme quinquennal de contrôle du sida voulait augmenter chez les gens la prise de conscience de la maladie mortelle; mais la mise en oeuvre de ce programme a été très lente et décourageante.

Il n'est donc pas étonnant que le représentant de l'OMS en Tanzanie, le Dr. Dirk Warning, ait insisté sur l'importance d'un engagement politique pour lutter contre la propagation du sida. Le 31 octobre 1998, à Dar es-Salaam, il disait aux journalistes son inquiétude de voir la situation du sida dans le pays empirer au lieu de s'améliorer. La Tanzanie traîne le pas dans son engagement politique et son ouverture à la situation du sida. "Regardez votre voisin l'Ouganda", dit-il. "Grâce à son engagement politique, la situation du sida s'est considérablement améliorée. On a instauré des débats publics sur le sida, et le président Museveni en personne préside des réunions hebdomadaires sur la pandémie". Et d'ajouter: "Hélas, en Tanzanie, le fléau ne fait que s'amplifier. De plus en plus de personnes sont infectées, et le nombre des séropositifs parmi les donneurs de sang ne fait qu'augmenter".

Il ne donna aucun chiffre pour étayer ses paroles, mais des statistiques récentes émanant de l'hôpital de consultation le plus important du pays, le Muhimbili Medical Centre, à Dar es-Salaam, indiquaient qu'à peu près un cinquième de ses donneurs de sang étaient séropositifs. Des informations de 1997 montrent que la séropositivité parmi les femmes enceintes variait de 7,3% à 44% dans les régions rurales et de 22% à 36% dans les régions urbaines.

Le Dr. Warning souligna encore la nécessité d'intensifier les efforts dans la campagne de sensibilisation pour que la population connaisse la situation. Il y a quelques semaines, lors d'un meeting public, le Premier ministre, Mr Frederick Sumaye, suggérait de distribuer des condoms dans les écoles. Mais cette suggestion parut étrange et fut mal interprétée par beaucoup. L'Eglise n'aurait certainement pas admis cette suggestion, car elle lie les condoms à la promiscuité. L'Eglise est à l'avant-garde pour enseigner aux chrétiens de s'en tenir aux normes de la moralité.

Intensifier la conscientisation

Suite à cette intervention du Dr. Warning, la Tanzanie s'est embarquée dans une campagne publicitaire pour faire prendre conscience à la population des dangers du sida.

Le directeur du Programme national de contrôle du sida en Tanzanie, Dr. Rowland Swai, a déclaré que son organisation prépare une troisième phase du Plan à moyen terme (MTP) pour combattre le sida, et elle couvrira la période de 1998 à 2000. Le but en est d'intensifier la mobilisation de toute la population, spécialement des jeunes, dans la lutte pour la prévention de toute transmission du virus VIH. "Je dois avouer", dit-il lors d'un séminaire à Moshi dans le nord, "que la campagne de conscientisation sur le sida n'a pas eu un grand impact dans notre pays; il faut un engagement de tous les Tanzaniens pour qu'elle ait du succès".

Pourquoi ? Certains experts pensent que l'échec est dû en partie au fait que, dans la première phase du MTP (1987- 1991), comme dans la seconde (1992-1996), le gouvernement a voulu faire cavalier seul.

D'après le Dr. Swai, la troisième phase du MTP commencera avant la fin de 1998 et enrôlera tous les groupes multi-sectoriels: le gouvernement, les organisations non gouvernementales, les organisations communautaires et les groupes religieux. Plus de 20 secteurs de la communauté seront impliqués dans cette campagne de sensibilisation sur la maladie mortelle. Mais les Tanzaniens doivent savoir qu'ils seront les premiers responsables du succès de la campagne.

END

CONTENTS | ANB-BIA HOMEPAGE | WEEKLY NEWS


PeaceLink 1999 - Reproduction authorised, with usual acknowledgement