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WEEKLY NEWS ISSUE of: 27-02-2003

PART #2/4 - From BURUNDI   to COTE D'IVOIRE

Part #1/4:  
 Africa => Burkina F.

   Part #3/4:    
 Côte d'Ivoire => Namibia

   Part #4/4:      
Nigeria => Zimbabwe

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* Burundi. Pourparlers de paix suspendus — Le principal mouvement rebelle, les Forces pour la défense de la démocratie (FDD), a suspendu les pourparlers de paix avec le gouvernement, en raison de la poursuite des attaques de l’armée malgré la signature d’un accord de cessez-le-feu, a annoncé son chef, Pierre Nkurunziza, le 21 février. Il a déclaré que l’armée bloquait également la distribution à ses éléments de vivres et de médicaments fournis par l’Union européenne. Il a également affirmé ne pas reconnaître les observateurs de l’Union africaine. La dernière série de pourparlers a pris fin le 15 février, mais des discussions devraient reprendre en principe dans les semaines à venir. Cependant, le processus de paix s’est alourdi la semaine dernière d’un contentieux judiciaire inattendu. L’aile minoritaire des FDD, qui composait jusque-là harmonieusement avec le gouvernement, a été sommé de mettre à la disposition de la justice le numéro deux du mouvement, le commandant Zénon Ndabaneze, pour répondre de son rôle présumé dans l’assassinat de l’archevêque de Gitega, Mgr Joachim Ruhuna. Une telle convocation d’un dirigeant rebelle, nanti d’une immunité provisoire conformément à l’accord de cessez-le-feu, n’est pas de nature à rassurer l’opposition armée. Les rebelles candidats au retour d’exil pourraient dans l’avenir y réfléchir à deux fois. Pour mettre de l’huile sur le feu, le parti présidentiel UPRONA a demandé des “sanctions internationales” contre les FDD après la suspension de leur participation aux négociations. (ANB-BIA, de sources diverses, 24 février 2003)

* Burundi. No justice for victims of the Itaba massacre — On 24 February, Amnesty International condemned in the strongest possible terms the failure of the Burundian justice system to bring to justice members of the Burundian armed forces responsible for the massacres of between 173 and 267 unarmed civilians, many of them women, children and the elderly, who were deliberately and unlawfully killed in Itaba commune, Gitega province on 9 September 2002. «Once again it is clear that there is simply no will to hold the Burundian armed forces accountable for their actions and to bring them to justice for gross human rights violations», said Irene Khan, Secretary General of Amnesty International. (Amnesty International, 24 February 2003)

* Burundi. Affrontements — Les samedi et dimanche, 22 et 23 février, douze personnes (7 civils, 4 soldats et un rebelle) ont été tuées au Burundi, au cours de diverses attaques attribuées aux deux principaux mouvements rebelles, a-t-on indiqué de sources administratives et militaires. Trois civils ont été tués dimanche dans la province de Gitega (centre) au cours d’une attaque du camp des déplacés de Muhuza par les rebelles des FDD. Dans la province de Ngozi (Nord), un autre groupe des FDD a lancé une attaque contre le centre de négoce de Nyamurenga, tuant un civil. Dans la province de Bujumbura rural, trois soldats ont été tués dimanche dans une embuscade des rebelles des FNL sur la route nationale 7. Samedi, un soldat, un rebelle et un civil avaient été tués au cours d’une embuscade des FNL contre une patrouille de l’armée dans la même province. (La Libre Belgique, 25 février 2003)

* Burundi. Rebels end peace talks21 February: Burundi’s main rebel group has suspended direct talks with President Pierre Buyoya. The Forces for the Defence of Democracy (FDD) accuse Mr Buyoya of not being serious in implementing two recent ceasefire agreements. FDD secretary general Rajab Hussein says his party sees no reason to keep on signing so many agreements, which fail to bring peace to Burundi. The FDD faction led by Pierre Nkurunziza, also complains about the absence of a mechanism put together to oversee the implementation of the ceasefire agreements. «We call on the leaders of the Great Lakes region to choose a country which will oversee the implementation of the ceasefire agreement because if this situation continues as it is now, this agreement will just end up on paper, while Burundians and the international community have high hopes on it,» he says. 22 February: The Government party calls for sanctions against the country’s two main rebel movements. The chairman of the Party for National Progress (UPRONA), Alphonse Kadege, calls for measures to be taken promptly against the FDD and the FNL. 25 February: President Buyoya calls for the prompt deployment of international observers for the monitoring of the December cease-fire. (ANB-BIA, Belgium, 25 February 2003)

* Burundi. Peines “légères” pour un massacre — La condamnation de deux officiers de l’armée burundaise à 4 mois de prison ferme pour leur rôle dans un massacre de 170 personnes, en majorité des civils, a soulevé, le 25 février, l’indignation au Parlement burundais. “Nul part au monde on n’a vu une décision judiciaire d’une telle légèreté, quand on sait que dans notre pays des voleurs d’un simple régime de bananes peuvent croupir en prison plus d’une année durant”, s’est insurgé le député L. Ntibayazi, président de la commission parlementaire chargée de la justice et des droits de l’homme. Les deux officiers ont été relaxés le 21 février, après avoir purgé une peine de cinq mois de détention préventive. Ils ont été remis dans la vie professionnelle. (PANA, Sénégal, 25 février 2003)

* Cameroun. Un élève tué par son professeur — Le 24 février, un élève de quatrième d’un lycée de Yaoundé, âgé de quinze ans, a été accidentellement tué par son professeur d’espagnol. L’enseignante qui voulait infliger une correction à l’élève jugé récalcitrant, s’est emparé d’un fouet qui a atteint l’élève a la nuque. Transporté d’urgence dans un centre hospitalier de Yaoundé, le jeune homme est décédé quelques minutes plus tard, victime d’une hémorragie interne. L’atmosphère était quasi insurrectionnelle dans ce lycée, où des élèves ont manifesté leur mécontentement face à ce qu’ils considèrent comme des traitements dégradants et rétrogrades. Le ministre de l’Education nationale a promis l’ouverture d’une enquête. (JDM, Rep. Assoc., Cameroun/ANB-BIA, 26 février 2003)

* Cameroun. Washington cherche appui — Les Etats-Unis recherchent ardemment l’appui diplomatique du Cameroun (membre non permanent du Conseil de sécurité de l’Onu), dans leur tentative de rallier la communauté internationale à leur projet de guerre contre l’Irak, selon des sources diplomatiques contactées à Yaoundé. En début de l’année, l’ambassadeur américain en poste au Cameroun, a tenté en vain de rencontrer le chef de l’Etat camerounais pour plaider la cause de son pays. Lors du dernier sommet France-Afrique (7 et 8 févr.), le diplomate américain s’est même rendu à Paris, dans l’espoir de rencontrer le président Biya. En vain. Apres avoir visité l’Angola et la Guinée (autres membres non permanents du Conseil), le sous-secrétaire d’Etat américain pour les Affaires africaines, Walter Kanteiner, a renoncé à se rendre cette semaine à Yaoundé, où le président Biya n’était toujours pas revenu du sommet de Paris. Le Cameroun a donné sa position, le 5 février dernier au Conseil de sécurité, sur le désarmement de l’Irak. Pour lui, “la guerre n’est pas inévitable” et, par conséquent, il recommande “la poursuite et la mise en oeuvre d’actions vigoureuses et décisives pour amener les autorités irakiennes à coopérer(_)”. (JDM, Rep. Assoc./ANB-BIA, Cameroun, 26 février 2003)

* Cameroun. Journaux interdits — Le 24 février, le journal Coup franc, du journaliste Jean Rémy Ngono, a été interdit de publication et de distribution sur l’ensemble du territoire camerounais par le ministre de l’Administration territoriale. Selon les autorités, il n’avait pas reçu d’autorisation officielle. Cette décision fait suite à l’interdiction, quelques jours plus tôt, d’un autre hebdomadaire La Tribune de l’Est, pour le même motif. La semaine dernière déjà (le 17 févr), deux chaînes de télévision privées, CANAL2 et RTA, ont été interdites de diffusion, car elles n’avaient pas de licence. Mais les opérateurs camerounais de l’audiovisuel attendent les licences de diffusion depuis deux ans... Pour le moment, les radios et télévisions privées fonctionnent avec des autorisations provisoires du ministre de la Communication. Une situation qui de l’avis des observateurs, apparaît comme une épée de Damoclès suspendue sur la tête des opérateurs en audio-visuel. L’autorisation provisoire (un moyen de contrôle subtil et efficace) peut être retirée par le ministre de la Communication à tout moment, en l’absence du Conseil national de la communication, actuellement paralysé par le non-renouvellement de ses membres. (JDM, Rep. Assoc/ANB-BIA., Cameroun, 26 février 2003)

* Centrafrique. Combats et efforts de paix21 février. Environ 16.000 personnes fuyant les combats en Centrafrique se sont réfugiées au sud du Tchad, selon le Comité national d’accueil et de réinsertion des réfugiés du Tchad, et vivent dans des conditions misérables. Les forces soutenant le régime de Bangui ont repris depuis une semaine plusieurs villes occupées par les rebelles du général Bozizé. Ces nouveaux combats seraient, selon des témoins, accompagnés d’exactions contre des civils. D’autre part, le 21 février, un fils du général Bozizé a été arrêté à Bangui et roué de coups par un groupe de Centrafricains en treillis et de Blancs en civil, vraisemblablement des éléments de l’unité de sécurité présidentielle et des hommes de l’ancien capitaine français de gendarmerie Paul Barril. — 25 février. Les efforts pour un dialogue national se poursuivent ces derniers jours. Les responsables, sous la conduite de Mgr Pomodino, ont rencontré à Paris une délégation des rebelles fidèles au général Bozizé. Les rebelles et les coordinateurs du dialogue sont d’accord sur la nécessité de poursuivre des négociations en faveur de la paix, mais celles-ci doivent se dérouler en dehors du territoire national. — 26 février. Toujours à Paris, l’opposition au président Patassé a posé au moins huit conditions, dont une amnistie générale et le départ des troupes non conventionnelles, à sa participation au dialogue national. Les opposants demandent aussi que les décisions du dialogue aient un caractère exécutoire. (ANB-BIA, de sources diverses, 26 février 2003)

* Congo-Brazza. Eglise: transparence sur le pétrole — L’Eglise du Congo demande une plus grande transparence sur les revenus du pétrole mis au service de la justice et de la paix dans le pays. Les représentants de la Conférence épiscopale congolaise et de l’Eglise évangélique du Congo, invités par le Secours catholique français, ont signé le 18 février à Paris, avec plusieurs organisations internationales, une déclaration commune contenant des recommandations à ce sujet. Ils constatent que “les populations congolaises ont très peu bénéficié de cette ressource nationale” et regrettent que “la mauvaise utilisation de cette manne a eu pour principale conséquence l’instrumentalisation des ethnies, l’accumulation des violences, l’entretien des guerres fratricides, l’enrichissement des élites et la détérioration de l’environnement”. Suit alors une série de recommandations au gouvernement, aux compagnies pétrolières, à la Banque mondiale, au FMI et aux partenaires financiers du Congo. (ANB-BIA, Bruxelles, 21 février 2003)

* Congo-Brazza. Ebola - 4 enseignants lynchés21 février. Quatre enseignants, accusés de sorcellerie et d’avoir jeté le mauvais sort de la maladie d’Ebola, ont été lynchés à mort par les populations de Kellé, dans le nord-ouest du Congo. 68 personnes ont péri des suites de fièvres hémorragiques provoquées par l’Ebola. Les auteurs des quatre meurtres seront traduits devant les tribunaux. Les députés de la Cuvette-Ouest ont, pour leur part, demandé l’appui du Parlement et du gouvernement pour mettre un terme à ces assassinats. — D’autre part, les pénuries alimentaires ont commencé à se faire sentir dans la région, mise en quarantaine, du fait de l’interdiction faite à la population de se déplacer. Un convoi de riz et d’huile, affrété par le gouvernement, a quitté Brazzaville, le 21 février, pour la Cuvette-Ouest. Le PAM a également promis d’apporter des secours alimentaires. — 24 février. Selon un nouveau bilan publié à Brazzaville, l’épidémie d’Ebola a tué 76 personnes sur 93 cas identifiés dans le département de la Cuvette-Ouest, dont 68 sur 82 dans le district de Kellé. — 26 février. Un dernier bilan publié aujourd’hui, fait état de 79 personnes tuées par l’épidémie. (ANB-BIA, de sources diverses, 27 février 2003)

* Congo (RDC)/France/Belgium. France investigates Papa Wemba20 February: Congolese music star Papa Wemba has been placed under formal investigation in France for alleged involvement in smuggling people to Europe, judicial officials say. Wemba, 53 and a Belgian citizen, is suspected of involvement in a network which sold fake European visas to Congolese immigrants. The people were said to have been passed off as musicians so they could enter France and Belgium. Papa Wemba, a well known fixture on the African music scene since the 1970s, spent two days in police custody this week. French radio said that Papa Wemba’s arrest — on 17 February evening in a Parisian suburb — followed an investigation by French border police. This began in December 2002 when 200 Congolese arrived at Roissy airport in Paris, saying they were musicians for a concert Mr Wemba was scheduled to play. The police let them through immigration control, but they have since vanished, France Inter radio reported. And 13 February this year, Belgian police arrested 15 people claiming to be musicians travelling with Papa Wemba, officially for a concert. On questioning, they admitted to police they had paid $3,500 each for their passage. (ANB-BIA, Belgium, 20 February 2003)

* Congo (RDC). Aide d’urgence à Kindu — Le Programme alimentaire mondial (PAM) a lancé une opération d’urgence au cours de laquelle des denrées alimentaires seront transportées par avion et distribuées aux habitants de Kindu, capitale de la province du Maniema (est). Selon le PAM, la poursuite quasi-ininterrompue des combats a détruit une grande partie de l’infrastructure de la région. Les taux de malnutrition y sont très élevés, car la population n’a pu accéder à ses champs pendant près de trois ans. Au lendemain du retrait des troupes rwandaises de la région, les habitants sont sortis de leur cachette dans la forêt pour gagner Kindu, mais n’y ont trouvé aucune nourriture. Le PAM prépare aussi une autre opération qui consistera à transporter environ 102 tonnes de nourriture à Kasongo et ses environs. (D’après IRIN, Nairobi, 21 février 2003)

* Congo (RDC). Rencontre Kabila-Kagame — Le 21 février à Paris, en marge du 22e sommet France-Afrique, le chef de l’Etat rwandais, Paul Kagame, a rencontré son homologue de la RDC, Joseph Kabila, en présence du secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, et du président sud-africain Thabo Mbeki. “Il y a encore du travail à faire sur les accords de Pretoria”, a commenté M. Kagame. “La discussion s’est très bien passée. Nous n’avons pas discuté de ce qui a été fait dans le bon sens, mais plutôt de ce qui ne l’a pas encore été. Le Congo a de nombreux problèmes internes dans plusieurs régions, et un dialogue intercongolais, un vrai dialogue, est un des moyens de résoudre les problèmes. Le problème de ces groupes en rupture permanente est essentiel si le Congo doit survivre en tant qu’entité”. (La Libre Belgique, 22 février 2003)

* Congo (RDC). «No evidence of illegal acts» — After 18 months of work and 71 hearings, the Belgian Senate commission on the exploitation of natural resources in Congo RDC has concluded that no illegal acts were committed by the people and companies investigated. The conclusion was announced during a news conference in Brussels on 20 February, amid a highly charged political atmosphere. «Without prejudice of evidence to be brought in the future, the commission has not noted illegal acts committed by auditioned people,» the report said. The 15-member Senate commission was established in November 2001 in the wake of the publication of the addendum report of the UN Panel of Experts on the Illegal Exploitation of Natural Resources and Other Forms of Wealth in Congo. The task of the commission was to investigate the alleged involvement of Belgian and non-Belgian companies in the illegal trade of natural resources of Congo, and to search for ways to prevent proceeds of such activities from fuelling war in the region. Opposition senators refused to endorse the text, saying that the recommendations «without any content» are aimed to protect «Belgian political and economic interests in the region». The senators said they would not be accomplice to the humanitarian catastrophe in Congo. The commission’s findings and recommendations focus primarily on the trade in coltan, diamonds, gold, and wood from Congo, as well as on the trafficking of arms. It gave particular attention to the dealings of Belgian entrepreneur Georges Forrest with the Congolese state mining company Gecamines in Katanga Province. (IRIN, Kenya, 22 February 2003)

* Congo (RDC). Le RCD accuse — Le 21 février, le principal mouvement rebelle, le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD-Goma), a accusé Kinshasa de préparer des “contre-offensives” dans l’est du pays en prépositionnant du matériel de guerre en violation de divers accords de cessez-le-feu. Selon son porte-parole, “depuis une semaine, Kinshasa est en train de positionner des vedettes rapides équipées d’armes lourdes dans la localité de Moliro”, sur le lac Tanganyika. Il accuse également l’armée gouvernementale “d’aménager de nouvelles pistes d’aviation au Sud-Kivu” et “d’un mouvement d’occupation systématique par des brigades motorisées de zones désengagées dans les provinces du Kasaï oriental et occidental”, censées être démilitarisées. — D’autre part, il y a quelques jours, le RCD-Goma a porté plainte devant la Cour pénale internationale contre le président Kabila pour “crimes contre l’humanité”. Le RCD se réfère en particulier à ce qui s’est produit à Ankoro (quelque 500 km au nord de Lubumbashi) où, en novembre dernier, un massacre s’est soldé par la mort de 45 personnes. La responsabilité de ces crimes est attribuée aux militaires des Forces armées congolaises. (ANB-BIA, de sources diverses, 22 février 2003)

* Congo (RDC). Dialogue intercongolais — Le 24 février à Pretoria, s’est tenue la première rencontre plénière des experts et délégués retenus pour participer, avec le médiateur M. Moustapha Niasse, aux travaux de deux comités chargés de solutionner les dernières questions concernant la formation de l’armée nationale, la sécurisation des institutions de la transition, ainsi que la rédaction définitive de la Constitution de la transition. La grande absente était toutefois la délégation du RCD-Goma, représentée uniquement par son représentant permanent en Afrique du Sud. Malgré cela, M. Niasse a insisté sur la nécessité de respecter le calendrier des travaux, qui devraient se clôturer le 6 mars. (FSD/DC, Kinshasa, 24 février 2003)

* Congo (RDC). Militaires MLC condamnés — Un tribunal militaire du Mouvement de libération du Congo (MLC) à Gbadolite, en zone rebelle, a condamné plusieurs de ses militaires accusés d’avoir commis des exactions (soupçonnés de meurtres, pillages, viols et même cannibalisme) contre la population civile dans l’Ituri (nord-est). Le 20 février, un lieutenant a été condamné à la prison à vie pour quatre meurtres et son supérieur à 43 mois de prison pour non-assistance à personnes en danger et non-dénonciation des crimes. Le 22 février, dans un deuxième jugement, cinq membres de la rébellion, dont une femme, ont été condamnés à des peines de prison allant de 12 à 35 mois pour avoir “désobéi aux ordres”. (D’après La Libre Belgique, 25 février 2003)

* Congo (RDC). 25 creuseurs délibérément asphyxiés — Dans la nuit du 21 au 22 février, 25 creuseurs clandestins sont morts asphyxiés dans une galerie de la mine de la Miba, société mixte d’exploitation du diamant au Kasaï oriental (zone gouvernementale), a annoncé l’Association africaine des droits de l’homme (ASADHO). Un groupe de creuseurs, entré clandestinement sur la concession, avait été poursuivi par des policiers affectés à la surveillance de la Miba. 25 se sont cachés dans une galerie “qui a été délibérément bouchée par les policiers à leur recherche, provoquant leur asphyxie et leur décès après quelques heures”, précise l’ASADHO. Le lendemain, des creuseurs ont tenté d’exposer les corps des victimes à la résidence du gouverneur. Ce dernier a ordonné la dispersion des manifestants par les policiers, à l’aide de matraques et de coups de feu en l’air. (La Libre Belgique, 25 février 2003)

* Congo (RDC). Reprise du trafic fluvial — Le RCD-Goma a annoncé la reprise du trafic commercial sur le fleuve Congo entre Kisangani et Kinshasa, à l’occasion de l’arrivée du ministre français de la Coopération, M. Wiltzer. L’autorisation de la circulation des bateaux commerciaux sur le fleuve entre la première ville sous contrôle de la rébellion et la capitale ne concerne cependant que les marchandises. Kisangani, ville charnière entre l’est et l’ouest du Congo, est le lieu de passage des produits vivriers en provenance du Nord-Kivu et de l’Ituri qui venaient par route et étaient ensuite acheminés par le fleuve jusqu’à Kinshasa. (PANA, Sénégal, 25 février 2003)

* Congo (RDC). Ituri: Tirs contre un hélicoptère de la Monuc — Le 24 février dans l’après-midi, un hélicoptère de la Mission de l’Onu au Congo (Monuc) a essuyé un tir, une quinzaine de minutes après son décollage de Bunia (Ituri). L’appareil avait huit personnes à bord, dont le général Mountaga Diallo, le commandant de la Monuc. Le projectile est entré dans le cockpit, mais n’a pas fait de blessés. La délégation, qui repartait pour Beni, s’était rendue à Bunia afin d’examiner avec le président de l’Union des patriotes congolais (UPC), Thomas Lubanga, les moyens de relancer la commission de pacification de l’Ituri. L’UPC a nié toute implication dans l’incident. La Monuc a ouvert une enquête. — 26 février. La Monuc a annoncé que les combats entre les milices rebelles et les forces rivales dans la région de l’Ituri ont repris ce matin. (D’après Misna, Italie, 25-26 février 2003)

* Côte d’Ivoire. Les “escadrons de la mort” — Le Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (MPCI), le principal mouvement rebelle ivoirien qui contrôle toute la moitié nord du pays, appelle la communauté internationale à prendre, sans délai, des sanctions contre les escadrons de la mort. Dans un communiqué, publié le 23 février, le MPCI presse le Conseil de sécurité des Nations unies de se saisir immédiatement de ce dossier et de rendre compte des enquêtes sur les charniers découverts et les massacres portés à sa connaissance. La veille, le ministre ivoirien de la Justice avait démenti l’implication d’éléments proches du gouvernement ou de la garde présidentielle dans les escadrons de la mort qui sévissent en Côte d’Ivoire. Il réagissait ainsi à un rapport du Haut commissariat de l’Onu aux droits de l’homme, qui fait état de “nombreux assassinats, exactions et graves violations des droits humains”, indiquant qu’il existe en Côte d’Ivoire des “escadrons de la mort” constitués “d’éléments proches du gouvernement, de la garde présidentielle et d’une milice tribale de l’ethnie du président Gbagbo, responsables de nombreux assassinats de personnalités politiques et économiques, ainsi que de citoyens dans la ville d’Abidjan”. Le vendredi 21 février, durant toute la journée, des milliers de femmes avaient occupé les rues de la commune d’Anyama, banlieue à une vingtaine de kilomètres d’Abidjan, pour protester contre l’assassinat dans cette localité, par des forces de l’ordre, de deux membres de la communauté dioula. (D’après PANA, Sénégal, 23 février 2003)

* Côte d’Ivoire. Grave critique des évêques — Dans une “adresse à la nation”, rendue publique le 24 février, les évêques ivoiriens ont dénoncé un “complot national et international sans précédent” contre leur pays pris en otage, selon eux, par les politiciens locaux et la communauté internationale. Ils reprochent aux hommes politiques ivoiriens leur responsabilité dans la crise. “Vos calculs et alliances parfois contre nature, vos mensonges et tricheries nous ont conduits à la situation de guerre que nous subissons depuis plusieurs mois”, écrivent les évêques, avant de leur demander de se ressaisir. Mais ils s’en prennent également à la France (accusée d’armer les rebelles) et à la communauté internationale (peu concernée et qui veut “s’emparer du pays”, objet de convoitises). Cette adresse des évêques est la première réaction officielle de la hiérarchie catholique depuis la signature, le 24 janvier, des accords de Marcoussis. Déjà le 16 février, l’archevêque d’Abidjan, Mgr Agré, avait dénoncé “un complot international” contre son pays. (ANB-BIA, de sources diverses, 24 février 2003)

* Côte d’Ivoire. Gbagbo under pressure20 February: International leaders urge President Gbagbo to implement an agreement to share power with the rebels. France’s President Chirac and the UN Secretary-General, Kofi Annan, make the calls at the start of the Franco-African summit in Paris. — In Côte d’Ivoire, the army attacks rebels with helicopters in the Zuenoula area after accusing them of breaking the truce. — The President is not attending the Franco-African Summit. Instead, he is represented by Prime Minister Seydou Diarra. 21 February: Senegalese President Abdoulaye Wade has announced what appears to be a major concession by rebels in Côte d’Ivoire. He says the rebels appeared ready to forego the defence and interior portfolios in the proposed power-sharing government in return for unspecified, equally «prestigious» posts. The issue of the cabinet posts has proven a major stumbling-block since the outlines of a power-sharing scheme were agreed at talks in France in January to end the country’s smouldering civil war. One of the rebels’ top leaders says he is hopeful of reaching a final deal with the government at new talks in Paris this weekend. «We put forward two ideas which seem to be of interest — that is to say, instead of the ministries of security and defence allocated to the rebels, they would be given two other ministries just as prestigious, and it seems that they have accepted this,» President Wade says. He adds that he had been sceptical of progress only recently but has noted that «an evolution of public opinion on the ground». 23 February: The head of the Ivorian Popular Movement of the Great West (MPIGO) says the defence and interior ministries had been allocated to the rebels under an accord signed in Paris in January. «If they’re taken away from us, we will tell the international community that civil war will break out,» Felix Doha says. The threat comes as the Ivorian Prime Minister, Seydou Diarra, holds talks in Paris with the leader of another, larger rebel group, the Côte d’Ivoire’s Patriotic Movement (MPCI). Mr Diarra arrives back in Abidjan to brief President Laurent Gbagbo on the talks, which are reported to have ended without agreement. 25 February: The main rebel movement, the Patriotic Movement of Côte d’Ivoire (MPCI), says President Laurent Gbagbo has rejected proposals by the new Prime Minister, Seydou Diarra, that would have given the rebels two senior ministries in a consensus government. In a statement, the MPCI says that Mr Gbagbo has rejected a list of names for members of a future government presented to him by Mr Diarra on 23 February, and says this is a flagrant violation of the Paris-brokered peace agreement. Mr Gbagbo has been discussing the make-up of a coalition government with the political parties and the prime minister since 23 February and has so far not made any statement. A spokesman for the rebels, Sidiki Konate, said the president had proposed giving key government posts to non-political professionals, and that the move would create extreme tension. 26 February: President Gbagbo is pushing ahead with his own plans for a new cabinet, despite rebel threats to resume fighting if their demands are ignored. A new consensus cabinet, aimed at bring to an end a five-month partition of the country, is being presented to an international committee. But it is reported to include non-political professionals in key cabinet posts, after Mr Gbagbo rejected proposals from new Prime Minister Seydou Diarra that would have given the main rebel group two senior ministries. (ANB-BIA, Belgium, 26 February 2003)


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