ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 442 - 15/10/2002

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Afrique
Le COMESA pour un commerce inter-régional


ECONOMIE


Après la mise en place de plusieurs institutions pour promouvoir le commerce inter-régional,
le Marché commun pour l’Afrique orientale et australe (COMESA)
veut dissiper la peur d’une diminution du volume d’affaires
et d’une concurrence déloyale entre les membres

Les vingt pays membres du COMESA forment le groupement africain le plus important du genre. Créé pour lancer la libéralisation et l’intégration inter-régionale du commerce, ainsi qu’un programme de réduction des tarifs douaniers, son but est d’intensifier le commerce et de promouvoir la libre circulation des capitaux, des marchandises, des services et de la main-d’œuvre. Ce qui s’intègre au concept de mondialisation.

La suppression des tarifs douaniers a été jugée la meilleure façon de promouvoir le commerce dans la région, tout en augmentant la concurrence et en fournissant à l’industrie un marché d’exportation beaucoup plus vaste, à l’intérieur et en dehors de la région.

En octobre 2000, le COMESA, dont font partie certaines des 14 nations de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), lançait la Free Trade Area (Zone de libre marché — FTA), en vue de supprimer toute barrière — douanière et non — aux transactions commerciales. Les droits de douane doivent être progressivement réduits pour arriver finalement à zéro.

Les pays du COMESA affiliés à la FTA sont jusqu’ici: Djibouti, Egypte, Kenya, Madagascar, Malawi, Ile Maurice, Soudan, Zambie, et Zimbabwe. Les autres pays du COMESA qui ne sont pas encore affiliés sont: Angola, Burundi, Comores, Congo RDC, Erythrée, Ethiopie, Namibie, Rwanda, Seychelles, Swaziland, et Ouganda.

Les griefs

La création de la FTA a mis mal à l’aise certains pays à industries naissantes, qui craignent d’être submergés de marchandises à bas prix et de mauvaise qualité. Ils dénoncent une compétition déloyale, car les pays les plus riches, avec une industrie plus développée, bénéficient de relations commerciales privilégiées. Ils ont aussi peur d’une diminution de leur chiffre d’affaires, car ils voient leur marché inondé de produits venant de leurs voisins plus industrialisés. Les économistes disent beaucoup de bien du COMESA qui compte 340 millions d’habitants, avec un PNB de $170 milliards.

Le secrétaire général du COMESA, le Dr Erastaus Mwencha, a son bureau central à Lusaka en Zambie. Il essaye de persuader les pays de la SADC qui n’en font pas encore partie, de rejoindre le COMESA. «Ils ont beaucoup à gagner du marché que le COMESA leur offre», affirme-t-il. Il veut également élargir la FTA, car elle «augmente les chances d’attirer des investissements, encourage le rendement économique global, et pousse à la compétition. Elle offre aussi à l’industrie la possibilité de puiser dans les sources des matériaux bruts et autres produits». Selon les chiffres de son bureau, le commerce à l’intérieur de la FTA a augmenté de 20% depuis son lancement.

Lors d’un séminaire consultatif au Malawi, Charles Chanthunya, directeur du COMESA pour le commerce et les douanes, a démenti la rumeur de pertes de revenus, et a affirmé que, jusqu’ici, le COMESA n’a reçu aucun rapport en ce sens venant des pays membres.

Il a fait remarquer au Malawi, qui voudrait se retirer du COMESA, qu’il bénéficie déjà d’une ouverture sur les marchés du Kenya et de l’Egypte pour l’exportation de son sucre. «L’inquiétude d’une perte de revenus est sans fondement, dit-il. Le COMESA et la SADC ne sont pas des copies conformes, mais se complètent. Dans les transactions commerciales, le COMESA est le seul organisme en Afrique à donner des certificats d’origine, ce qui constitue une forte motivation».

On cite aussi souvent comme exploits la création de l’Association des banquiers du COMESA, de la banque PTA avec un fonds de roulement de $50 millions, et de l’Agence africaine d’assurance commerciale (ATIA), dont le but est de protéger les investisseurs des risques politiques et de guerres en Afrique.

Autre initiative ambitieuse: le COMESA a annoncé un projet pour harmoniser les opérations douanières au moyen de la Garantie régionale d’entreposage en douane (RCBG), probablement en fonction dès l’an prochain. Elle devrait faciliter l’expédition et le transport des marchandises dans la région. La question de la RCBG avait déjà été soulevée en 1990, mais elle n’avait pas pu démarrer à cause d’un manque de mécanismes opérationnels.

Les industriels du COMESA sont appelés à produire des produits de qualité. Les gouvernements devraient encourager le secteur privé et créer des facilités pour permettre la production de produits de haute qualité afin de pouvoir concurrencer le marché international.


Ndlr - Cet article est une mise à jour d’un article sur le même sujet, publié dans le Supplément de ANB-BIA, n. 432: «Un marché commun voué à l’échec?»

 


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