ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 465 - 01/11/2003

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 Zambie
Le peuple et son gouvernement


POLITIQUE


Le public — les “étrangers”, dans le jargon parlementaire —
a maintenant libre accès à l’Assemblée nationale
et peut assister aux débats

Cela n’a pas toujours été si facile; pour avoir accès au Parlement et assister aux débats, les “étrangers” devaient être en habit de circonstance. Aujourd’hui, même s’ils ne peuvent pas y aller physiquement, ceux qui résident à Lusaka ou dans un rayon de 50 km, peuvent écouter en direct la radio-diffusion des débats quand le Parlement est en session. Autrefois, on ne s’imaginait même pas que les citoyens puissent assister aux débats. La seule occasion pour les Zambiens de voir leurs députés en direct, était l’ouverture du Parlement et la présentation du budget national par le ministre des Finances.

Ces innovations ont été introduites par le président de l’Assemblée nationale, Amusaa Mwanamwambwa, entré en fonction en 1995. Il est cependant vrai que déjà en 1992, un an après le choix du régime multipartite, un comité de réformes avait été constitué. Mais il y a une autre nouveauté: pour la première fois il y a un site parlementaire sur le Web.

Une ONG favorable aux réformes, le Anti Voter Apathy Project (AVAP — Projet contre l’indifférence des électeurs, cfr ANB-BIA, 1998, nr 357) proclame que, dans une démocratie, le pouvoir doit s’investir dans le peuple. Le directeur exécutif d’AVAP, Bonnie Tembo, soutient que ceux qui ont reçu la direction des affaires de l’Etat et qui sont dans les coulisses du pouvoir, devraient toujours se rappeler de regarder de l’autre côté des coulisses pour être plus près de la majorité silencieuse: le grand public zambien. «Le Parlement doit être à la source des meilleures pratiques démocratiques. Les réformes parlementaires rapprocheront le Parlement de l’électorat», a-t-il déclaré.

Des bureaux dans les circonscriptions

Une autre réforme concerne le projet pilote d’installer partout dans le pays différentes sortes de bureaux de circonscriptions électorales. Ces bureaux devraient être des centres d’information et permettre aux électeurs de rester plus en contact avec leurs députés, de façon à mieux leur expliquer les besoins de la circonscription.

Ce projet comporte quatre aspects: 1. un bureau de circonscription fixe; 2. un bureau fixe avec un numéro de téléphone gratuit; 3. le financement de voyages du député à travers sa circonscription; 4. un bureau mobile avec communication par satellite. Le Canada, l’Irlande, la Suède, les Pays-Bas et les USA financent le projet et ont signé à cet effet un accord avec l’ONG PACT Zambie.

Le Dr Sam Chipungu, conseiller national pour les réformes parlementaires, précise qu’on a choisi des circonscriptions pour tester l’établissement de ces bureaux, qui seront évalués en mai 2004. L’objectif principal est le choix d’un modèle approprié. Le Parlement pourra ainsi choisir le genre de bureau que les députés voudraient avoir dans leur circonscription.

Le programme de réformes parlementaires a déjà été lancé en 1992. Le Dr Chipungu, un des membres du comité de réformes, explique qu’à ce moment-là, il n’y avait pas de volonté politique de faire aboutir les réformes proposées. «Maintenant je pense que nous avons une administration qui prend à cœur cette réforme. Le président Mwanawasa lui-même veut la voir s’implanter». Lors de l’ouverture du nouveau Parlement, M. Mwanawasa a déploré le fait que l’Assemblée nationale s’était éloignée de l’électorat et il a demandé au président du Parlement, M. Amusaa Mwanamwambwa, d’initier la réforme afin de rapprocher les électeurs du Parlement.

La Chambre des chefs

Il est intéressant de noter un autre développement: la création d’une section d’importants non-parlementaires qui auront leur mot à dire dans les affaires du pays. Il s’agit de la “Chambre des chefs”, créée par le premier président zambien, Kenneth Kaunda, et abolie ensuite par Frederick Chiluba (président de 1991 à 2001). Maintenant, le président Mwanawasa voudrait rétablir cet organe traditionnel de gouvernement. Il a même affirmé qu’il sera opérationnel avant la fin de cette année. Il a nommé Coillard Chibbonta, ancien chef exécutif du conseil municipal de Livingstone, comme greffier de la Chambre. Quelque 27 chefs, trois de chacune des neuf provinces, devraient faire partie de la nouvelle Chambre. Lors d’un tour dans le nord de la Zambie, le président Mwanawasa s’était rendu compte combien il était difficile de répondre aux désirs des dirigeants traditionnels, parce que ceux-ci n’avaient pas de forum où ils pouvaient exprimer officiellement leurs points de vues.


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