[12] Cojeski: Non A La Balkanisation Et A La Partition De...

Text:

Subject:

COJESKI: NON A LA BALKANISATION ET A LA PARTITION DE LAREPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
Date:
Sun, 14 Mar 1999 13:22:35 퍝 (MET)
From:
"serv. informazioni Congosol" <congosol@skyol.it> To:
gruppi 1 2 3 <congosol@skyol.it>




source: COJESKI
(Collectif des Organisations et Associations des Jeunes du Sud - Kivu) --------- -------------------------------------------------------------------

NON A LA BALKANISATION ET A LA PARTITION
DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

MEMORANDUM
du Collectif des Organisations et Associations des Jeunes du Sud - Kivu "COJESKI"

Adresse' a' Son Excellence Monsieur Le Secretaire General de l'ONU a' New York.

AVEC AMPLIATION A:

Excellence Monsieur le Secretaire General des Nations Unies,

La Jeunesse du Sud - Kivu, consciente de ses responsabilites civiques devant Dieu, l'histoire, la Nation Congolaise et l'humanite' toute entiere, profite de cette occasion pour vous adresser le present Memorandum avec espoir que vous prendriez urgement des dispositions qui s'imposent, dans l'optique de maintenir une Paix durable dans la sous - region des Grands Lacs en general et en particulier dans le KIVU/RDC.




  1. RAPPEL DE QUELQUES FAITS/GENESE DES CONFLITS ACTUELS

Depuis l'assassinat a' l'Aeroport de KANOMBE/KIGALI au RWANDA, du President Rwandais, Monsieur JUVENAL HABYARIMANA et de son collegue du BURUNDI, Monsieur NTARYAMIRA, le 6 avril 1994, la sous - region des Grands Lacs africains ne cesse de vivre dans des tourmentes, conflits et mutations socio - politiques de toute nature ayant pour finalite': la conquete, l'exercice, la gestion et la conservation du Pouvoir public par la force des armes et la ruse des accords sournois.

L'assassinat de ces deux chefs d'Etat a engendre', cinq ans durant, des desastres humains ainsi que de perpetuelles violations massives, flagrantes et frequentes des droits de l'homme, jamais vecu dans l'histoire de l'Afrique contemporaine.
Ce macabre evenement de 1994 a genere' plusieurs retombees susceptibles d'hypothequer pour de bon la Paix dans les provinces du KIVU/RDC.


A titre illustratif, nous retiendrons ces quelques drames:

  1. Genocide de plusieurs milliers des TUTSI au RWANDA en 1994 et propagation de la culture de la mort dans la sous - region des Grands Lacs africains. La vie et la mort sont banalisees.

  2. Installation d'un regime totalitaire, monoethnique et exclusiviste au RWANDA, apres la prise du Pouvoir en 1994 par le Front Patriotique Rwandais "F.P.R.".

  3. Presence massive de plus d'un million des refugies HUTU Rwandais au Nord et au Sud - Kivu en 1994, y compris les miliciens Interhamwe et plusieurs centaines d'elements des Ex Forces armees Rwandaises (Ex FAR), avec comme consequence l'insecurisation generale des frontieres Est de la R.D.C. avec le RWANDA et le BURUNDI.

  4. Emergence de plusieurs Rebellion (bandes armees) au BURUNDI a' partir de 1994, tributaire de l'assassinat des Presidents NTARYAMIRA et Melchior NDADAYE (1er President de la Republique elu democratiquement) mais aussi tributaire d'un systeme oligarchique et sans partage instaure' au BURUNDI a' la suite du coup d'Etat militaire orchestre' contre le President Sylvestre NTIBANTUNGANYA au profit du Major Pierre BUYOYA, l'actuel President de la Republique du BURUNDI.

  5. La chute du President de la Republique du Zaire (aujourd'hui RDC), le Marechal MOBUTU SESE SEKO en Mai 1997, tributaire d'une guerre de liberation debutee en octobre 1996 par l'Alliance des Forces Democratiques pour la Liberation du Congo "AFDL", avec l'appui fort remarquable des armees etrangeres du RWANDA, du BURUNDI et de l'OUGANDA.

  6. Avenement du President Laurent Desire' KABILA a' la magistrature supreme de la RDC le 17 mai 1997 et persistance du systeme dictatorial et exclusiviste, contrairement a' la volonte' de la grande majorite' du Peuple Congolais. Le tout avec comme consequence l'emergence du Mouvement de resistance populaire "MAYI - MAYI" categoriquement oppose':
  1. Le manque de volonte' politique reelle des puissances democratiques occidentales, a' soutenir veritablement en Afrique des processus de democratisation et des leaders africains qui uvrent pour la realisation d'un tel objectif.

  2. Une insidieuse manipulation des puissances etrangeres face a' la juxtaposition des strategies de conservation des regimes dictatoriaux dans la region des Grands Lacs avec les dangers de destabilisation exterieure ou le peril genocidaire.

  3. Presence d'une mosaique des rebellions au BURUNDI, au RWANDA, en R.D.C. et en OUGANDA, favorisee entre autres par des politiques d'exclusion pratiquees dans ces pays.

  4. De mai 1997 a' juillet 1998, existence en R.D.C. d'une armee "nationale" a' troupes heteroclites: ex Forces armees Zairoises, soldats Banyamulenge, Kadogo (enfants soldats), soldat des armees regulieres du Burundi, de l'Ouganda et du Rwanda. En lutte contre cette Armee "nationale", les Ex Forces armees Rwandaises, les miliciens Interhamwe du Rwanda, les Milices congolaises KATUKU (au Nord - Kivu), SIMBA et Mai - Mai (au Sud - Kivu), etc.

  5. Emergence d'un lexique politique inquietant et traumatisant la population, souvent distille' a' travers de puissants medias etrangers (BBC, RFI, VOA, le SOIR, AFP,): "Republique des Volcans" en juin 1981;
    "Republique de RUWEZORI" en octobre 1994;
    "HUTULAND" en 1994;
    "TUTSILAND" en avril 1995;
    "EMPIRE HIMA" en aout 1996;
    "PARTITION DU CONGO OU SUCCESSION DES PROVINCES DE l'EST" en aout 1998;

  6. Les consequences d'une gestion laxiste, tant au niveau de l'ex - Zaire, de l'O.U.A. que de l'ONU, du dossier des refugies Rwandais de 1959 a' 1994 et Burundais de 1972 a' 1993.

  7. La convoitise des ressources naturelles de la RDC par des pays voisins qui en sont depourvus.

  8. Les appuis de certaines puissances occidentales apportes directement ou indirectement aux faiseurs des guerres en Afrique des Grands Lacs, pour un controle a' terme, des ressources naturelles de l'Est du Congo.




  1. INVASION/ AGRESSION DE LA RDC PAR LE RWANDA, LE BURUNDI ET L'OUGANDA du 2.8.1998 a' NOS JOURS.


II.1.
VECU QUOTIDIEN DES POPULATION DANS LES PROVINCES OCCUPEES

Depuis le 2 aout 1998 jusqu'a' nos jours, sept mois viennent de se terminer; des millions des populations continuent a' vivre le calvaire et l'humiliation, tout en restant enferme' dans les geoles de l'obscurantisme despotique que nous impose aujourd'hui le vandalisme visceral du Rwanda, du Burundi et de l'Ouganda. Meme le droit a' la vie, le droit le plus fondamental, a cesse' d'exister a' l'Est de la RDC sept mois durant.


Les lignes suivantes sont plus explicatives:

II.2.
ETAT DE LIEU/SEPT MOIS D'INVASION DURANT

Depuis le declenchement de la guerre actuelle en RDC, en date du 2 aout 1998 jusqu'a' nos jours, toutes les formes possibles des violations flagrantes des droits humains ont ete' commises dans les provinces occupees du pays, et tout laisse presager de veritables hecatombes humaines dans un proche avenir si l'ONU n'assume pas completement et urgement son role primordial de maintien de la Paix entre les Nations.

Ci - apres un sombre bilan non exhaustif, fruit de nos investigations dans toutes les provinces envahies sept mois durant par la coalition Rwando - Burundo - Ougandaise; cas du Nord - Kivu et Sud - Kivu, du Maniema, de la Province Orientale, du Haut Katanga et de la partie Nord de l'Equateur: - 18.256 familles separees (y compris familles militaires) - 1.041 veuves (y compris militaires)

  1. POSITION DE LA JEUNESSE DU SUD - KIVU FACE A L'INVASION ACTUELLE DE LA R.D.C. RECOMMANDATIONS

En date du 25 aout 1998, trois semaines apres le declenchement de cette guerre d'occupation, le COJESKI etait la toute premiere organisation a' Bukavu, a' prendre position a' Bukavu, contre l'invasion actuelle de la R.D.C.
Une prise de position dans laquelle nous avions informe' l'opinion Nationale et Internationale que la guerre actuelle en RDC etait etrange, etrangere, sans objet valable et inutilement meurtriere de milliers des populations civiles sans defense.
Nous revenons aujourd'hui a' la charge pour reaffirmer cette position car l'avenir de nos progenitures et de toute notre generation en depend:

  1. Nous continuons a' souscrire aux recommandations de la Conference Provinciale sur la Reconstruction du Sud - Kivu, datee de janvier 1998, selon lesquelles:
  1. Nous continuons a' exiger le retrait sans autre forme de proces, des troupes etrangeres du Territoire National et demandons comme gage d'une Paix durable dans la sous - region des Grands Lacs, qu'une enquete internationale soit diligentee sur les massacres commis et que les auteurs implicites et explicites soient deferes devant un Tribunal Penal International a' constituer a' cet effet, et que reparation soit faite pour tous les prejudices causes.

  2. Nous continuons a' fustiger l'attitude ambigue frisant la complicite' du Conseil de Securite' des Nations Unies qui traine les pas a' condamner les massacres orchestres en RDC par les armees Burundaises, Rwandaises et Ougandaises, notamment dans les groupements/localites de KASIKA, MULONGWE, LUBONA, SWIMA, LUVUNGI, LEMERA, RUSHIMA, BWEGERA, BUTUZA, LUNGUTU, KINTUNDU, BUNYAKIRI, KAVUMU, KATANA, KABARE, KAZIBA, KILUNGUTWE, KITUTU, KALEHE, UVIRA, KIZIMIA, BANGWE - KATUTA - KASHEKEZI/MAKOBOLA, BURHALE, MUSHINGA, NYAKAKOMA, KINYOGOTE, JOMBA, RUTHURU, BUSANZA, BUGARAMA, KIBUMBA, RUGARI, RUBARE, KABAYA, MUSHAKI, BWEZA, BUTEMBO, GISIGARI, NYAMITABA, NYABYONDO, KAMORONZA, MUNIGI, BURUNGU, MUHETO, MWIMA, KUNENE, KANYARUCINYA, BAMBO, (du Nord et Sud - Kivu).

  3. Nous continuons a' condamner et a' denoncer le silence coupable de la Communaute' Internationale au haut degre' de bestialite', de sauvagerie et d'atrocite' des crimes par les tueurs a' gage Rwando - Burundo - Ougandais lors de tous ces massacres.

  4. Nous declarons martyrs de l'injustice Internationale tous nos compatriotes tombes sous les balles des troupes etrangeres et/ou d'invasion de la RDC.

  5. Nous invitons a' la raison, tous les congolais qui cautionnent les massacres de nos compatriotes dans les provinces occupees par les agresseurs.

  6. Nous invitons le gouvernement de la Republique Democratique du Congo a' democratiser urgement et integralement les Institutions Nationales, dans l'optique de decrisper la scene politique de notre cher pays. Cela pourrait etre tributaire d'une table ronde Politique ou' seront discutes tous les problemes congolo - congolais.

  7. Nous endossons a' l'organisation des Nations Unies, la pleine responsabilite' de tous les massacres humains perpetres sur le sol congolais par les armees regulieres du Rwanda, du Burundi et de l'Ouganda. Il en est de meme de tous les massacres futurs tributaires de l'occupation actuelle de l'Est de la R.D.C.

  8. Nous demandons neanmoins a' l'ONU, la condamnation sans ambages de l'agression de Notre Pays, et d'ordonner a' ces trois pays agresseurs, le retrait sans delai et sans condition de leurs troupes du Territoire National;
    et ce, conformement a' la Charte des Nations Unies a' laquelle tous ces pays ont souscrit ainsi qu'autres dispositions internationales relatives aux relations entre Etats.

  9. En cette periode ou' nous commemorons le 50eme Anniversaire de la Declaration Universelle des Droits de l'Homme ainsi que le 50eme Anniversaire des Conventions de GENEVE sur le Droit International Humanitaire;
    nous rappelons notre attachement aux principes de l'integrite' du Territoire National et de l'intangibilite' des frontieres heritees de la colonisation;
    voila' pourquoi nous nous opposons categoriquement a' tout projet de balkanisation et/ou de partition de notre beau, riche et convoite' pays: le Congo.




  1. CONCLUSION

Depuis aout 1998, une nouvelle et meurtriere guerre dechire la RDC. Une guerre inutile dont les populations des provinces occupees ne maitrisent ni les enjeux, ni les aboutissants.
Depuis ce mois la', le Kivu a cesse' d'etre cet oasis de Paix qui fait le charme de CONGO - KINSHASA.

Bien des conflits qui etaient larves jusque la' ont eclate' au grand jour. Dans certains cas, ceux - ci ont pris l'ampleur des tragedies dans lesquelles des communautes entieres ont ete' massacrees et/ou deplacees.

On a cru a' un moment donne', a' des situations specifiques a' certains Etats. Avec le temps, on s'est apercu que les conflits etaient "exportables", qu'ils pouvaient se propager dans les pays voisins.
Le Kivu/RDC constitue ce jour, un exemple typique de l'exportation des conflits inter - ethniques internes, armes ou non armes.

Face a' ce grand defi de l'histoire de la sous - region des Grands Lacs Africains, nous exhortons l'ONU a' assumer pleinement ses responsabilites au dela' de tout tiraillement imperialiste.
L'avenir de cette Institution multinationale en depend.


Excellence Monsieur le Secretaire General des Nations Unies, toute la jeunesse du Sud - Kivu attend urgement de votre competence, une intervention immediate de nature a' promouvoir une paix durable en RDC en particulier et dans la sous - region des Grands Lacs africains en general.

Veuillez agreer, Excellence, l'expression de nos sentiments devoues pour le respect des droits humains.

Fait a' Kinshasa, le 11 mars 1999.



Pour les 152 Mouvements et Organisations de Jeunesse membres du COJESKI:

(signatures et adresses)


Le materiel contenu dans ce communique' peut ne pas refleter toujours les points de vue du Service informations Congosol.

Devant la necessite' de vous tenir rapidement informes, le Service prend le parti de n'etre pas toujours en mesure de verifier ces informations, et ne saurait etre tenu responsable de la precision des sources originales.

Nous nous excusons avec tous ceux qui ont deja' recu ce document.



Prev | Next | Contents