ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 342 - 16/03/1998

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Burundi

Centenaire de l'Eglise catholique


by Un Dossier ANB-BIA, Bruxelles, mars 1998

THEME = DOSSIER

Partie 1/3: I. Histoire politique - Partie 3/3: III. L'Eglise dans la tourmente

 

II. L'histoire de l'Eglise

Quelques dates

L'implantation définitive de l'Eglise au Burundi date de 1898, après quelques tentatives manquées.

Création des autres diocèses:

Fondation d'une Eglise

La chrétienté - Les débuts de la mission au Burundi ne furent pas faciles. Comme indiqué plus haut, les premières tentatives d'implantation échouèrent, entre autres par l'hostilité des marchands arabes esclavagistes. A Rumonge, trois missionnaires furent tués.

Même après leur installation définitive, l'influence des missionnaires ne s'accrut que très lentement. Toutefois, à la mort de Mgr. Gerboin, le provicaire apostolique de l'Unyanyembe, en 1912, soit 14 ans après la fondation de la première mission, on note 2.865 baptisés. Les sentiments d'hostilité s'amenuisent et les préjugés se dissipent.

Le véritable essor se prendra sous Mgr. Gorju, le premier évêque ayant la charge exclusive du pays. A son arrivée en 1922, il trouve moins de quinze mille chrétiens. Lorsqu'il transmet sa charge à son successeur, en 1937, le Burundi en compte plus de 250.000. Un petit séminaire et un noviciat de religieuses ont été ouverts, un système de succursales et d'innombrables catéchistes a été instauré, ainsi qu'un réseau d'écoles. Les chefs, jadis hostiles, ont commencé à adhérer en masse au christianisme.

Sous Mgr. Grauls, et ensuite sous ses collègues évêques, l'Eglise connaît son véritable épanouissement et son développement complet. Lorsque le Burundi devient une province ecclésiastique en 1959, le pays compte environ 1.340.000 catholiques sur une population estimée à près de 2.400.000 habitants, soit plus de la moitié. En 1988, les chiffres signalent près de 3 millions de catholiques, ou plus de 60% de la population.

Un très gros effort fut fait pour la formation de ces nouveaux chrétiens. Ceux-ci suivaient un catéchuménat de quatre ans avant d'être baptisés. Cependant, le soutien pastoral de leur vie chrétienne posa de grands problèmes avec un nombre réduit de prêtres. On ne put en général qu'organiser une pastorale de masse et la formation de la 2e et 3e génération de chrétiens ne fut pas à la hauteur de la première.

Aussi ne peut-on assez souligner le rôle des laïcs, en particulier celui des catéchistes et des "Banyenama", des "notables" de la paroisse qui prennent en charge la vie chrétienne quotidienne des chrétiens de leur colline. Ce sont eux qui, en grande partie, avaient en main la bonne marche de la chrétienté.

Clergé et religieux burundais - Très tôt, les missionnaires se sont préoccupés de la formation d'un clergé local. Déjà en 1912 on fait état de quelques garçons étudiant au petit séminaire d'Ushirombo (dans l'actuelle Tanzanie). Ensuite, et durant longtemps, les séminaristes étaient envoyés au Rwanda. Le premier petit séminaire au Burundi fut installé à Mugera. Il fallut attendre 1951 pour voir le premier grand séminaire à Burasira.

L'ordination des deux premiers prêtres burundais remonte au 19 décembre 1925. Ils étaient 79 à l'indépendance du pays en 1962. Ils sont aujourd'hui près de 250.

Le premier évêque burundais, Mgr. Ntuyahaga, fut nommé en 1959 au diocèse de Bujumbura. Depuis 1974, tous les évêques sont burundais.

Les religieuses suivirent de près. La congrégation des Bene-Terezia connut ses origines en 1931, quand s'ouvrit le premier noviciat. Deux ans plus tard, les cinq premières Soeurs prononcèrent des voeux temporaires. La congrégation devint autonome en 1954. Elle comptait 372 professes en 1988 et envoie aujourd'hui des missionnaires dans d'autres pays, en Tanzanie, au Tchad et au Cameroun. D'autres congrégations furent fondées plus tard, notamment les Bene-Maria (1955) et les Bene- Marta (1957).

Une congrégation masculine, les Frères Bene- Yozefu, débuta par un premier postulat en 1944.

Enseignement et action sociale - Presque depuis le début de son histoire, l'Eglise au Burundi s'est investie dans l'enseignement. Un grand effort fut fait pour apprendre aux jeunes à lire. Ensuite, quelques écoles régulières furent organisées.

En 1928, l'Etat colonial confia officiellement les écoles à l'Eglise. Durant une trentaine d'années, ce fut elle qui organisa tout le système scolaire, tant primaire que secondaire. Ce n'est que dans les années 50 que des écoles d'Etat furent introduites.

Mais pendant ce temps, hors des écoles, les efforts d'alphabétisation continuèrent, d'abord dans les catéchuménats, ensuite dans des centres d'alphabétisation appelés "Yaga Mukama", qui eurent un énorme succès. En 1986, lorsqu'ils furent supprimés par le président Bagaza, ils comptaient 300.000 élèves, pratiquement autant que les élèves des écoles.

Au plan social, l'Eglise s'engagea plus particulièrement dans le domaine de la santé. Elle créa plusieurs hôpitaux et un grand nombre de dispensaires et autres centres de santé, dont cinq léproseries. Elle collabora également à l'instauration de caisses d'épargne, de mutualités et du syndicalisme. Elle fut encore très active dans le domaine de la presse, notamment avec les hebdomadaires Temps nouveaux (en français) et Ndongozi (en kirundi)....

Une Eglise était née.

FIN PARTIE 2/3

Partie 1/3: I. Histoire politique - Partie 3/3: III. L'Eglise dans la tourmente

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