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Peacebuilding: un manuale formativo Caritas

Peacebuilding: un manuale formativo Caritas

Aggiornamento del "Manuale di formazione alla pace", pubblicato nel 2002 da Caritas Internationalis, traduzione in italiano a cura di Caritas diocesana di Roma - Servizio Educazione Pace e Mondialità (S.E.P.M.).

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Conferenza episcopale della Repubblica Democratica del Congo

Tutti, per gli interessi superiori della Nazione

Messaggio dei Vescovi della Conferenza episcopale della Repubblica Democratica del Congo al termine della sessione ordinaria del Comitato permanente tenutosi a Kinshasa dal 26 febbraio al 3 marzo 2001.


Tous, pour les intérêts supérieurs de la Nation

Message des Evêques de la Conférence Episcopale Nationale du Congo
aux fidèles catholiques et aux hommes de bonne volonté

Chers frères et sœurs,

1. Réunis à Kinshasa, en session ordinaire, du 26 février au 03 mars 2001, nous, Cardinal, Archevêques et Evêques membres du Comité permanent, vous invitons à garder votre espoir et votre confiance dans l’avenir. Dans la situation actuelle marquée par l’angoisse et l’incertitude, nous vous assurons que Dieu nous aime toujours et nous appelle tous ensemble, en tant que peuple, à redresser la Nation.

Mort du Président Laurent Désiré Kabila

2. Nous savons combien la disparition tragique du Président de la République, Laurent Désiré KABILA, le 18 janvier dernier, a plongé la Nation congolaise dans la consternation générale et le deuil. Nous nous associons au peuple congolais pour présenter nos condoléances à la famille de l’illustre disparu, aux autorités du pays et à toute la Nation. En même temps, nous condam-nons fermement ce crime ainsi que tout recours à la violence pour résoudre les problèmes qui se posent au sein de la communauté nationale, et de ma-nière particulière, pour conquérir ou conserver le pouvoir. De même, nous remercions tous ceux qui ont contribué à ce que le pays ne sombre pas dans le désespoir, que l’on passe ces moments durs dans la sérénité et l’on entre-voie les jours à venir avec grande espérance. A cette occasion, nous pensons à tous nos frères et sœurs qui périssent ou vivent dans des conditions ef-froyables à cause de la guerre qui sévit dans le pays et de ses conséquences épouvantables.

Arrêtons la guerre

3. Il ne fait pas de doute qu’après cet événement douloureux le peuple congo-lais exige plus que jamais la fin de cette guerre, afin de vivre dans la paix et la dignité. Encore une fois, nous invitons les différents protagonistes de cette guerre à y mettre fin sans délai. La majorité de notre peuple n’a jamais donné son assentiment à cette rébellion, ni cessé de condamner l’agression . Car, la violence d’où qu’elle vienne n’engendre pour le peuple que déso-lation, misère et désespoir. L’expérience nous a appris – et nous le savons désormais – que tout pouvoir conquis ou conservé par les armes finit par de-venir oppressif, voire répressif, des libertés fondamentales et des droits élé-mentaires des citoyens. Il conduit inévitablement à des actes fratricides.

Nous sommes tous frères

4. Arrêtons donc la guerre, parce que nous sommes tous des frères et sœurs, membres d’une seule et même Patrie. Au lieu de la guerre qui dé-truit et ruine, le peuple exige plutôt la construction d’un Etat de droit, d’une Nation forte et prospère, dans l’intégrité de son territoire et la sauve-garde de sa souveraineté internationale. Nous nous réjouissons des efforts que la communauté internationale est en train de fournir pour amener la paix dans notre pays. Nous insistons pour que le retrait des troupes d’agression soit accéléré afin de permettre à notre pays de retrouver son intégrité territoriale et à notre peuple de recouvrer la souveraineté sur son patri-moine économique. Cela nous permettra de nous mettre ensemble en toute liberté, sans exclusion aucune, pour la prise des décisions concernant le sort de tous, pour la gestion du bien commun, pour le partage des richesses de no-tre pays .

Dialogue intercongolais et consensus national

5. Nous avons la certitude que l’unique voie pour sauver réellement la Nation et conjurer la paupérisation toujours croissante et généralisée est de nous ren-contrer tous dans un dialogue franc et sincère, et de nous réconcilier entre nous. Grâce à ce dialogue, la menace de la balkanisation de notre pays sera déjouée. Nous avons donc besoin d’un vrai dialogue et non d’une simple dé-claration de bonnes intentions, d’un engagement courageux et authentique en faveur de la Nation congolaise et non d’une soumission à la volonté de puissance de certaines forces étrangères.

6. Nous demandons encore une fois aux politiciens de ne pas prendre le peuple en otage par le mensonge et la ruse, de ne point se moquer de lui ou de poser des actes qui trahissent la confiance leur témoignée. Le dialogue intercongo-lais n’est pas à considérer comme le lieu de compétition préélectorale en vue d’un positionnement politique, ni l’occasion de lutte en vue d’un partage du pouvoir au détriment du peuple. La finalité du dialogue entre nous est de parvenir à l’institution d’un nouvel ordre politique dans notre pays, or-dre nouveau où des dirigeants nouveaux seront vraiment soucieux du bien-être de la population entière et des intérêts supérieurs de la Nation .

7. Dans ce contexte, sans un consensus autour d’un projet de société, il sera difficile, sinon impossible, de vivre dans la paix et d’assurer la cohésion na-tionale et le progrès de tous. Il est impérieux que les participants au dialogue intercongolais se mettent d’accord sur ce qui est essentiel et qui nous unit tous. Le consensus national «permettra en effet de dégager les options fon-damentales et de mettre en place les structures politiques, sociales et écono-miques dont la Nation veut se doter et qui serviront de normes de référence à tous les citoyens» . Le processus de démocratisation, déclenché unanime-ment lors de la Conférence Nationale Souveraine, doit redémarrer pour abou-tir, dans notre pays, grâce aux élections générales libres et transparentes, à l’instauration d’un Etat de droit.

Institutions de transition

8. Nous souhaitons qu’un gouvernement d’union nationale soit mis sur pied à l’issue du dialogue intercongolais. Il aura pour mission principale, outre l’exécution d’un «programme urgent» de réalisations économiques et socia-les, déterminé par le dialogue intercongolais , de bien préparer les élections générales, dans le respect de la liberté d’opinion et d’expression. Au terme de la période de transition, qui ne devrait pas durer longtemps, toutes les nouvelles structures et institutions républicaines devraient voir le jour. «En ce qui concerne particulièrement le cadre juridique et les institutions à mettre en place, nous espérons qu’on présentera une Constitution où la séparation des trois pouvoirs sera claire. Il reste toujours très dangereux de concentrer tous les pouvoirs dans les mains d’une seule personne» .

Offre le pardon, reçois la paix

9. Les résultats du dialogue entre nous Congolais seront palpables et durables seulement quand ils seront le fruit d’une authentique réconciliation autour des intérêts supérieurs de la Nation. Avec toutes les blessures infligées aux uns par les autres ainsi que les injustices commises par les uns à l’égard des autres, on pourrait dire qu’une réconciliation n’est pas possible dans notre pays. Il y en a qui ne crient qu’à la vengeance et ceux qui exigent seulement que justice leur soit faite pour parvenir à la réconciliation. Pourtant, nous sa-vons tous que sans la réconciliation, il n’y aura jamais de paix parmi nous. Voilà pourquoi, nous vous exhortons, avec le Pape Jean-Paul II, à vous offrir mutuellement le pardon, afin de recevoir la paix .

10. Nous demandons qu’au cours du dialogue intercongolais soient étudiées les modalités et les conditions d’institution d’une commission vérité et réconci-liation. A l’instar de ce qui s’est passé ailleurs, celle-ci devra avoir pour mis-sion de conduire les uns et les autres à la purification de leur mémoire blessée par les injustices vécues, par l’avilissement subi ou par l’arrogance affichée.


Aimons-nous les uns les autres

Chers frères et sœurs,

11. L’amour mutuel est à la base de tout engagement en faveur de la réconcilia-tion, de la paix, de la construction de notre pays et de la consolidation de la Nation congolaise. «Au-dessus de tout doit régner l’amour» (cf. 1 Co 12, 31; 14,1) . Nous sommes convaincus que le salut de notre Patrie ne résultera que de l’amour, du respect mutuel, du respect de la dignité de toute personne qui habite chez nous ou à côté de nous, de la prise en considération de l’image de Dieu qui brille sur chaque visage humain, image restaurée par le sang du Christ.

12. Tout cela ne peut être que le fruit des cœurs convertis et humbles. Car, l’orgueil et la volonté de puissance conduisent les uns à ne point respecter la dignité des autres et à fouler aux pieds leurs droits fondamentaux. L’orgueil pousse à minimiser les autres et leur contribution à la construction nationale. C’est la volonté de puissance et l’égoïsme qui entraînent à être violents les uns envers les autres, à nier une existence décente aux semblables et à ne point entendre leur cri de détresse.

13. Le Seigneur Jésus nous dit : “Heureux les humbles, car ils posséderont la terre„ (Mt 5,4). Grâce à l’humilité, les grands et les petits vivent en frères, sans esprit de tyrannie ; les riches et les pauvres se côtoient, partagent et s’entraident mutuellement, sans esprit d’exploitation ; les forts et les faibles collaborent, sans esprit de domination. L’humilité fait reconnaître l’importance et la dignité de l’autre, quelle que soit sa condition sociale ; elle favorise l’estime mutuelle, la solidarité, la paix et l’harmonie dans les rela-tions interpersonnelles. Voilà un programme que nous devons tous inscrire à l’ordre du jour de nos rencontres quotidiennes, afin de rendre notre Patrie paisible et prospère.

Hommage à S.E. Mgr Emmanuel KATALIKO

14. Avant de conclure, nous pensons encore une fois à notre frère dans l’épiscopat Emmanuel KATALIKO, Archevêque de Bukavu et Vice-Président de notre Conférence Episcopale. Le Seigneur a daigné appeler au-près de lui ce serviteur humble et vaillant, tout dévoué pour la cause de l’Evangile, au moment où son engagement pour la défense de la dignité de la personne humaine et pour la promotion de la réconciliation et de la paix sus-citait de l’espoir dans notre pays.

Conclusion

15. En ce temps de Carême, prions sans cesse pour que Dieu fasse de nous des hommes humbles, prêts au dialogue et au respect mutuel. Il souhaite la paix à toutes les nations (cf. Za 9,10): paix pour ceux qui sont loin, paix pour ceux qui sont proches (cf. Ep 2,17). Il ne nous a pas abandonnés. Qu’Il maintienne ferme notre espérance et que la Vierge Marie, Reine de la Paix et Reine du Congo, intercède pour nous.

Fait à Kinshasa, le 02 mars 2001

1. S. Em Frédéric Cardinal ETSOU, Archevêque de Kinshasa et Président de la CENC

2. S.E. Mgr Floribert SONGASONGA, Archevêque de Lubumbashi et Vice-Président de la CENC

3. S.E. Mgr Godefroy MUKENGE, Archevêque de Kananga

4. S.E. Mgr Joseph KUMUONDALA, Archevêque de Mbandaka

5. S.E. Mgr Joseph BOLANGI, Evêque de Budjala et Président de la Commission Episcopale de la Doctrine

6. S.E. Mgr Dominique KIMPINDE, Evêque de Kalemie-Kirugu et Président de la Commission Episcopale de l’Education Chrétienne

7. S.E. Mgr Léonard DHEJJU, Evêque de Bunia et Président de la Commission Episcopale pour l’Apostolat des Laïcs

8. S.E. Mgr Gabriel KEMBO, Evêque de Matadi et Président de la Commission Episcopale de l’Evangélisation

9. S.E. Mgr Gérard MULUMBA, Evêque de Mweka et Président de la Commission Episcopale des Séminaires et du Clergé

10. S.E. Mgr Charles MBOGHA, Evêque d’Isiro-Niangara et Président de la Commission Epis-copale pour les Religieux

11. S.E. Mgr Louis NZALA, Evêque de Popokabaka et Président de la Commission Episco-pale Caritas-Développement

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