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Peacebuilding: un manuale formativo Caritas

Peacebuilding: un manuale formativo Caritas

Aggiornamento del "Manuale di formazione alla pace", pubblicato nel 2002 da Caritas Internationalis, traduzione in italiano a cura di Caritas diocesana di Roma - Servizio Educazione Pace e Mondialità (S.E.P.M.).

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Conferenza episcopale della Repubblica Democratica del Congo

Quale avvenire per il paese?

Dichiarazione della Conferenza episcopale della Repubblica Democratica del Congo nella situazione d'impasse politica attuale al termine della Assemblea plenaria ordinaria tenutasi a Kinshasa dal 3 al 6 luglio 2002.


DECLARATION DE LA CONFERENCE EPISCOPALE NATIONALE DU CONGO
DANS LA SITUATION D’IMPASSE POLITIQUE ACTUELLE
EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

QUEL AVENIR POUR LE PAYS?

1. Réunis à Kinshasa en Assemblée plénière ordinaire, du 3 au 6 juillet 2002, nous, Cardinal, archevêques et évêques de la Conférence Episcopale Nationale du Congo, faisons la déclaration présente pour aider notre pays, la République Démocratique du Congo, à sortir de l’impasse politique actuelle.

2. Lors de notre Assemblée plénière, tenue à Kinshasa du 02 au 07 juillet 2001, nous avions adressé un message aux fidèles catholiques ainsi qu’aux hommes et femmes de bonne volonté. Dans ce message, intitulé "L’espérance ne déçoit jamais (Rm 5,5). Le Dialogue du peuple congo-lais dans la liberté, la justice et la vérité, nous avions indiqué que la re-cherche des solutions durables et acceptables pour tous face à la situation critique du pays devait passer par la tenue du Dialogue intercongolais. Les finalités de ce Dialogue étaient, pour nous Pasteurs, la fin définitive de la guerre, la réconciliation nationale, l’avènement de la paix et l’installation d’un nouvel ordre politique et institutionnel dans le pays.

3. Après plusieurs atermoiements, ce Dialogue a finalement eu lieu à Sun City, en Afrique du Sud, du 25 février au 19 avril de cette année. Nos concitoyens ainsi que la communauté internationale avaient salué cet événement avec enthousiasme et grand espoir.

4. Parmi les acquis positifs des assises de Sun City, nous relevons principa-lement les points suivants :

· les frères et sœurs des camps opposés se sont enfin retrouvés pour rechercher ensemble la paix au nom de tous les Congolais ;
· les avancées des résolutions et des recommandations communes ob-tenues dans les commissions spécifiques de travail ;
· l’état d’une certaine accalmie sur le plan des affrontements armés, accalmie que nous souhaitons tous voir devenir la fin totale et défi-nitive des hostilités ;
· le début de la reprise des communications par avion et par bateau en certaines zones du pays.

5. Malheureusement, en dépit de ces points positifs, la situation générale du pays n’est pas encore bien éclaircie ni décantée de manière à bien préparer une entrée correcte, non conflictuelle et garantie dans la pé-riode de transition. Le Dialogue de Sun City a abouti à une reconfigura-tion des alliances politico-militaires qui s’occupent chacune de son côté à élaborer sa propre « Constitution ». L’accord général dont le pays a besoin pour la paix durable n’est pas encore signé.

6. En cette heure grave et même d’anxiété, que nous traversons, nous ap-pelons tous les Congolais à un total dépassement de soi afin qu’ils aban-donnent toute considération d’ordre personnel et recherchent ensemble le bien supérieur de la Nation . C’est le moment de s’attacher avant tout aux éléments essentiels sur lesquels il faut tous s’accorder, pour en-tamer la phase de la transition institutionnelle avec le plus de chan-ces de réussite.

7. Pour sortir de l’impasse que nous vivons actuellement, la Conférence Episcopale Nationale du Congo, se plaçant toujours au-dessus de toute tendance partisane et de tout intérêt particulier, présente en dix points, ce qu’elle tient pour essentiel, fondamental et le plus urgent pour la sur-vie de la Nation congolaise.

PROPOSTITIONS CONSTRUCTIVES DE L’EPISCOPAT EN DIX POINTS

1° La Constitution de Transition

8. La Constitution d’un pays est sa Loi fondamentale. Elle établit la forme de l’Etat, règle les rapports entre gouvernants et gouvernés, et détermine l’organisation des pouvoirs publics. Elle doit être au-dessus de tous et opposable à tous ; elle ne peut donc pas être taillée sur mesure. La Constitution de la IIIe République sera mise au point et établie pendant la période de Transition.

9. Pour la période de Transition, le pays a besoin d’un Acte constitutionnel consensuel, consacrant la fin définitive de la guerre, la réconciliation nationale et l’organisation des pouvoirs publics pendant cette période, principalement orientée vers la préparation des élections générales. Celles-ci devront se tenir au terme de la Transition dans la transparence et le respect des libertés démocratiques.

2° Les animateurs de la Transition

10. La désignation des animateurs principaux des structures de la Transition doit se faire de manière consensuelle. On tiendra compte de tous les aspects devant être pris en considération, après analyse de tous les facteurs de notre évolution politique jusqu’à ce jour. Le blocage ac-tuel, par manque de consensus autour du partage du pouvoir, ne ren-contre nullement les intérêts du peuple .

3° La durée de la Transition

11. Quant à la durée de la transition, nous rappelons que notre pays en quête de stabilité politique se trouve être « en transition » de fait, depuis maintenant douze ans. On ne peut se permettre de pro-longer encore inutilement cette transition. Il faut agir pour le mieux et dans les délais les plus courts pour ne plus décourager totalement le peuple congolais et lasser la communauté internationale. Si toutes les composantes mettent l’intérêt supérieur de la Nation au dessus de tout, nous estimons qu’à partir de maintenant deux ans suffisent pour or-ganiser valablement la période de Transition, soit d’ici fin 2003 si possible, et au plus tard au 30 juin 2004..

4° Le Comité du Haut Conseil de l’Audiovisuel

12. La démocratie se distingue notamment par la liberté d’opinion et d’expression. En vue de permettre à toutes les opinions sérieuses et constructives de s’exprimer, il est urgent de mettre en place le Haut Conseil de l’Audiovisuel. Cet organe nécessaire à la promotion de la démocratie assurera le contrôle objectif et impartial dans l’ouverture des médias nationaux à tous.

5° Le principe de l’intangibilité des frontières du territoire national

13. Le sentiment d’unité, d’appartenance à une même nation, est toujours demeuré réel et vivace au sein de l’ensemble de la population du Congo, dans ses limites de toujours. Le peuple sent et refuse la me-nace de la balkanisation, l’occupation illégale du pays et toute exploi-tation frauduleuse de ses richesses .

14. Les problèmes qui peuvent se poser dans notre grande entité na-tionale, devront trouver leur solution dans les aménagements de la Cons-titution qui prévoiront les mécanismes adéquats de fonctionnement, soit selon un système fortement décentralisé, soit selon un mode fédéral ap-proprié aux conditions économiques et humaines de notre pays. Nous te-nons à réaffirmer avec détermination que l’intégrité territoriale et la souveraineté nationale de la RDC ne sont pas négociables.

15. Aussi exigeons-nous le retrait immédiat de toutes les forces étran-gères du territoire congolais et l’interposition des forces d’imposition de la paix de l’ONU aux frontières de la RDC avec le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi. Ces Forces doivent être entièrement neutres par rapport au Congo.

16. Nous demandons à l’ONU d’appliquer effectivement les différen-tes résolutions prises par le Conseil de Sécurité en faveur de la paix en RDC et dans la Région des Grands Lacs.

6° L’Armée Nationale

17. Les composantes armées du Dialogue intercongolais doivent re-noncer à une approche belliciste de la crise congolaise pour s’engager réellement dans un effort d’entente nationale et d’intégration de l’armée qui devrait aboutir dans les six mois, à partir de l’entrée formelle dans la période de Transition. Cette question, capitale en vue de garantir et d’assurer les conditions de la paix durable et définitive dans notre pays, doit être prise en charge par une commission spéciale à laquelle participeront les représentants de toutes les composantes.

7° La préparation des Dossiers économiques

18. Que pendant la période de Transition, les dossiers pour le développement économique de l’ensemble de la République et de chaque province, soient étudiés et finalisés par des experts et spécialistes nationaux en collaboration avec les organismes internationaux de finances et de développement.

8°. L’urgence de la reprise de la concertation nationale pour la finalisation du Dialogue intercongolais

19. Les divisions actuelles nous font perdre inutilement le temps et ne fait guère avancer le processus de paix. Il est urgent que les composan-tes au Dialogue intercongolais se retrouvent pour finaliser les travaux de manière consensuelle et dans la clarté.

9° La tenue d’une Conférence internationale

20. Nous formulons le vœu de l’organisation, dans le meilleur délai au cours de la Période de Transition, d’une Conférence Internationale sur la paix dans la Région de l’Afrique Centrale qui comprend les pays des Grands Lacs (Rwanda, Burundi, RDC), et les pays voisins.

10° L’assistance de la communauté internationale

21. Nous lançons un vibrant appel à la Communauté internatio-nale pour une assistance « juste » et un véritable partenariat dans la promotion de la paix en RDC et la sauvegarde de l’intégrité territo-riale de notre pays. Comme nous l’avons déjà déclaré par le passé : « Nous vous invitons à une coopération bilatérale et multilatérale respec-tueuse de la souveraineté de chaque peuple et de son droit à l’autodétermination. Nos populations ont besoin d’engins pour le déve-loppement plus que de chars de combat ou d’autres armes de guerre » .

EXHORTATION FINALE

22. Solidaires de notre peuple en cette période encore douloureuse de notre histoire nationale, nous, Cardinal, archevêques et évêques de la République Démocratique du Congo exprimons notre sollicitude pastorale à tout le peuple congolais. L’avenir de notre pays est entre nos mains. Prenons courage et levons-nous. Convertissons-nous et recherchons la paix véritable dans le pardon et la réconciliation. Unissons-nous en mettant au dessus de tout le bien supérieur de la Nation.

23. Soyons spécialement proches des réfugiés, des déplacés de guerre et des oubliés de notre société qui, dans le silence et la misère, paient le lourd tribut de la situation actuelle. Que notre charité se fasse inventive à leur égard.

24. L’Eglise catholique, en communion et échanges continuels avec les autres Confessions religieuses, confirme sa disponibilité totale et permanente au service de la paix, et pour la promotion intégrale des ha-bitants de notre pays.

25. En terminant cette Déclaration, nous tenons encore à remercier de tout cœur, au nom de tout le peuple congolais, le Pape Jean Paul II pour sa sollicitude et ses interventions en faveur de la paix et pour que les so-lutions efficaces soient trouvées à la situation de crise de notre pays.

Bénédiction finale

26. Par l’intercession de la Vierge Marie, Reine de la Paix, nous im-plorons sur la République Démocratique du Congo la bénédiction et la protection du Dieu Tout-Puissant, qui est Père, Fils et Esprit Saint.

Fait à Kinshasa, le 6 juillet 2002

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